Musaraigne pygmée

Sorex minutus Linnaeus, 1766

Classe : Mammalia Ordre : Eulipotyphla Famille : Soricidae Sous-Famille : Soricinae Tribu : Soricini Genre : Sorex

  • 382
    observations

  • 28
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1991

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

La Musaraigne pygmée est l’un des plus petits Mammifères de France avec un poids compris entre 3 et 6 g pour une taille de 7,4 à 11,5 cm (4,2 à 6,9 cm sans la queue). Son pelage est généralement gris brun sur le dos, un peu plus clair sur les flancs. Son ventre est gris-blanc. Les jeunes ont une coloration uniforme, la différence entre le dos et le ventre est moins marquée la première année. La tête est assez petite en comparaison du corps, contrairement à sa queue qui est longue et épaisse. Cette dernière est terminée par un pinceau de poils, légèrement bicolore. Comme les autres musaraignes, son museau est long et effilé. Sa bouche est pourvue de dents rouges comme les autres espèces du genre Sorex. Les pieds sont gris clair ou jaunâtres, munis de longs orteils.
humides, ouverts ou boisés. Les milieux qui abritent cette espèce nécessitent un couvert végétal développé et une litière abondante. Bonne grimpeuse, elle peut monter dans la végétation jusqu’à plus de 3 m. Pouvant nager sur plusieurs centaines de mètres, cette espèce est une excellente colonisatrice. En revanche, elle ne semble pas supporter de longues expositions à des températures supérieures à 32,5°C, qui peuvent lui être fatales. Cette musaraigne possède un vaste territoire qui peut couvrir entre 530 et 1 860 m², dont la surface augmente en hiver lorsque la nourriture se raréfie et que la recherche des proies se complique. Solitaire et peu sociable, elle est néanmoins peu agressive envers ses congénères. Lors de la période hivernale, les organes et la masse corporelle de cette musaraigne réduisent de manière significative. Ce phénomène cyclique dit « de Dehnel » lui permet de diminuer ses besoins énergétiques jusqu’à une régression maximale en janvier-février, sa croissance reprend lentement en mars. Cette musaraigne se nourrit essentiellement de proies d’une taille généralement inférieure à 6 mm comme les araignées, opilions, Insectes et leurs larves ou escargots. Elle préfère chasser en surface, essentiellement de jour, plutôt que de creuser dans le sol. Contrairement aux autres musaraignes, elle ne semble pas apprécier les vers de terre. Il peut aussi lui arriver de s’attaquer aux nouveau-nés de campagnols qui peuvent alors être aussi gros qu’elle. Elle capture ses proies à l’aide de ses incisives pointues et peut ingérer quotidiennement une quantité de nourriture équivalente à 90 % de son poids. La Musaraigne pygmée est principalement prédatée par des rapaces tels que l’Effraie des clochers. La période de reproduction s’étend d’avril à octobre. Le nid caché sous ou dans une souche est constitué, entre autres, de débris végétaux. Les nouveau-nés ne pèsent que 0,25 g et ne mesurent pas plus de 1,6 cm. Les femelles sont généralement matures sexuellement l’année suivant leur naissance et peuvent avoir jusqu’à 3 portées annuelles constituées chacune de 5 à 6 petits. En milieu naturel, son espérance de vie ne dépasse pas 16 mois.
L’aire de répartition de la Musaraigne pygmée s’étend de la moitié nord de la péninsule Ibérique jusqu’au lac Baïkal en Sibérie. On la retrouve également au sud-est du Kazakhstan et en Chine, notamment le long de la chaîne de l’Himalaya. Elle est présente dans toute l’Europe excepté le sud et le centre de la péninsule Ibérique, le sud de la Grèce et dans la plus grande partie des côtes et îles méditerranéennes. Il est également possible de la rencontrer dans les îles britanniques. En France, son aire de répartition s’étend sur tout le territoire à l’exception du bassin méditerranéen et de la Corse. En Nouvelle-Aquitaine, cette espèce se rencontre sur le Plateau landais, le Limousin et dans la plupart des systèmes forestiers de Dordogne. Elle semble éviter les plaines du Lot-et-Garonne qui sont probablement trop chaudes et sèches.
La Musaraigne pygmée est commune et présente sur l’ensemble des trois départements du Limousin, en plaines comme dans les zones montagneuses. Elle a en effet été observée jusqu’à 749 m d’altitude, dans le département corrézien. Cette espèce semble néanmoins moins présente dans le nord de la Creuse et de la Haute-Vienne ainsi que dans la moitié ouest de la Corrèze. La répartition de cette musaraigne était largement étendue sur le Limousin lors des prospections pour le précédent atlas. Quelques lacunes subsistent dont certaines ont pu être corrigées avec les prospections pour l’atlas actuel. Néanmoins, la détection de la présence de l’espèce est moindre par rapport à l’ancien atlas. La présence de l’espèce a été confirmée au sud de la Corrèze, ainsi qu’au sud-ouest de la Haute Vienne et de la Creuse.
Bien qu’il soit difficile de dégager une tendance de population de cette espèce, cette dernière semble résister à l’artificialisation des milieux, à l’intensification des pratiques agricoles et l’urbanisation. La destruction et le morcellement des habitats ainsi que l’usage de pesticides sont de Nature à menacer localement les populations de musaraignes. L’isolement des populations montagnardes peut aussi causer des extinctions locales plus perceptibles. En outre, supportant difficilement les fortes chaleurs, il est possible que les changements climatiques affectent négativement cette espèce, d’autant plus que l’assèchement des zones humides en période estivale impacte directement son milieu de vie.
Non renseignée pour le moment
Sorex canaliculatus | Sorex exiguus Brink, 1952 | Sorex gmelini | Sorex gymnurus | Sorex hibernicus | Sorex lucanius | Sorex melanderi | Sorex minutus becki Lehmann, 1963 | Sorex minutus carpatanus Rey, 1971 | Sorex minutus insulaebellae | Sorex pumilio | Sorex pumilus | Sorex pygmaeus | Sorex rusticus

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Observations mensuelles