Musaraigne couronnée

Sorex coronatus Millet, 1828

Classe : Mammalia Ordre : Eulipotyphla Famille : Soricidae Sous-Famille : Soricinae Tribu : Soricini Genre : Sorex

  • 169
    observations

  • 54
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1984

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

La Musaraigne couronnée appartient, avec la Musaraigne carrelet, à un complexe d’espèces cryptiques*, dit groupe « araneus ». Malgré des études biométriques, ces deux espèces sont particulièrement difficiles, voire impossibles, à identifier entre elles sans analyse génétique. Les connaissances actuelles montreraient que la Musaraigne couronnée serait, en Limousin, largement majoritaire par rapport à la Musaraigne carrelet qui est présente en France à l’est et sur les massifs alpins et pyrénéens. Pour cette raison, cette monographie présente uniquement la Musaraigne couronnée. La Musaraigne couronnée mesure de 6,7 à 8 cm (3,8 à 5,7 cm sans la queue) pour un poids total de 6 à 12 g. morphologiquement, le groupe « araneus » est reconnaissable par une coloration brune bicolore, des petites oreilles dissimulées dans le pelage, des poils courts sur la queue (contrairement aux longs poils des crocidures) et surtout des dents rouges (comme les crossopes, qui elles, sont plus grosses avec un pelage noir et blanc). Les individus types de la Musaraigne couronnée sont globalement plus petits et présentent parfois une coloration tricolore associant un dos sombre à des flancs clairs et un ventre qui l’est plus encore.
La Musaraigne couronnée n’est pas aussi facile à observer que la Musaraigne musette car elle occupe des habitats beaucoup moins anthropisés*. Bien que moins inféodée aux milieux et zones humides que la Musaraigne aquatique, cette espèce affectionne tout de même les marais et tourbières ou les bords de cours d’eau. Il est également possible de la retrouver près de certaines habitations. En termes d’altitude, cette espèce s’accommode d’une altitude maximale référencée de 1 000 m. Bien que cette espèce puisse être visible en journée, elle présente une activité plus accrue la nuit, ses journées étant composées de plusieurs pics d’activité et de repos. La Musaraigne couronnée n’hiberne pas. Durant cette période, elle diminue sa masse corporelle par divers moyens (notamment par la réduction de la taille de son crâne) dans le but de limiter ses besoins énergétiques, c’est ce que l’on appelle le phénomène de Dehnel. La reproduction de cette musaraigne a lieu toute l’année à l’exception de la période hivernale. La Musaraigne couronnée peut donner naissance à 3-4 portées composées de 3 à 10 petits chacune qui seront matures au bout de 6 mois. Son espérance de vie ne dépasse pas 2 ans. Cette espèce présente un régime alimentaire plutôt insectivore (larves et petits Insectes) et peut également consommer des gastéropodes (escargots, limaces), des vers voire même des cadavres d’autres animaux de manière occasionnelle. Comme la plupart des petits Mammifères, la Musaraigne couronnée est la proie d’un grand nombre de prédateurs (rapaces et carnivores), en guise d’exemple, elle représente environ 9 % du régime alimentaire de l’Effraie des clochers (Tyto alba).
La Musaraigne couronnée est endémique* de l’Europe occidentale, on la retrouve du nord de la péninsule Ibérique au nord de l’Allemagne, en passant par la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas. Cette espèce est largement implantée en France, à l’exception du bassin méditerranéen et des secteurs où la Musaraigne carrelet est présente abondamment. Dans le Limousin, la répartition de cette espèce est considérée comme éparse. Néanmoins, cela est à nuancer au regard des habitats auxquels l’espèce est inféodée, la rendant probablement moins abondante dans les zones fortement anthropisées et/ou agricoles. La quasi-totalité des données récoltées provient de la dissection des pelotes de réjection de d’Effraie des clochers, altérant de ce fait la précision spatio-temporelle. Les nombreuses captures de micromammifères nous montrent d’une part qu’elle est beaucoup moins capturée que la Musaraigne musette et d’autre part qu’elle fréquente majoritairement des milieux humides avec de la végétation dense. Nous noterons par exemple sa présence, par capture, au coeur de la tourbière de Pré Chatain (Saint-Sylvestre, 87) en juin 2020, dans une zone à narthécies. Cette musaraigne a également été contactée dans la Réserve naturelle Nationale de l’Étang des Landes, en Creuse, dans une moliniaie derrière la roselière.
Lors du précédent atlas, la répartition de cette musaraigne était assez homogène sur l’ensemble du Limousin. Les prospections effectuées pendant la période 2014-2020 ont permis d’ajouter 11 nouvelles mailles de présence de l’espèce. En revanche, l’espèce n’a pas été détectée récemment sur 75 mailles où elle était présente lors de l’ancien atlas. La présence de l’espèce semble, de 2014 à 2020, plus éparse en Limousin.
Bien qu’il n’existe pas de menace spécifique avérée pour l’espèce, cette dernière souffre, comme un grand nombre d’autres, de la perte et de la modification de ses habitats. Au même titre que de nombreux autres micromammifères, la Musaraigne couronnée subit une forte pression de prédation de la part des chats domestiques.
Non renseignée pour le moment
Sorex coronatus coronatus Millet, 1828 | Sorex coronatus euronotus Miller, 1901

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles