Crossope de Miller

Neomys anomalus Cabrera, 1907

Classe : Mammalia Ordre : Eulipotyphla Famille : Soricidae Sous-Famille : Soricinae Tribu : Nectogalini Genre : Neomys

  • 21
    observations

  • 5
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1995

  • Dernière observation
    2019

Informations sur l'espèce

La Musaraigne de Miller appelée aussi Crossope de Miller est une grande musaraigne. Elle mesure 17,5 à 20,4 cm (12,8 à 14,5 cm sans la queue) pour un poids à l’âge adulte allant de 9 à 12 g. Elle arbore un pelage bicolore, sombre sur son dos et ses flancs de couleur gris à noir, contrastant avec un ventre clair, blanc à gris plus ou moins foncé. Son pelage ventral peut, en outre, présenter des taches sombres. Morphologiquement, elle ressemble fortement à la Musaraigne aquatique dont elle se distingue lors de délicates analyses ostéologiques des crânes et mâchoires inférieures. L’analyse génétique demeure la meilleure façon de distinguer les deux espèces.
La Musaraigne de Miller est une espèce discrète et grégaire, ce qui est une exception chez les musaraignes à dents rouges. Elle est active de jour comme de nuit, tout au long de l’année. C’est une espèce généraliste, souvent retrouvée à proximité des points d’eau, des rivières à débits variables ou dans des marais. Elle apprécie les milieux frais et humides mais peut être présente dans des milieux terrestres, notamment dans des pelouses. Elle doit, quel que soit l’habitat qu’elle possède, avoir un couvert végétal suffisant pour se cacher de ses prédateurs. Pour s’alimenter, cette musaraigne est capable de nager et de plonger dans des eaux peu profondes de moins de 10 cm. Elle cherche généralement sa nourriture dans la vase, le long des berges et sur la terre ferme dont elle fouille le sol et la végétation. Elle privilégie les invertébrés moins difficiles à chasser que les poissons tels que des Arthropodes parmi lesquels certains Insectes à des stades larvaires (Diptères, Coléoptères, Trichoptères, Odonates, Plécoptères), mais aussi des crustacés, myriapodes, araignées, etc. Opportuniste, le régime alimentaire exact de cette espèce demeure mal connu. Certaines études ont permis d’observer la consommation de gastéropodes, de lombrics ou encore de petits poissons de 2-3 cm. Elle doit une partie de ses talents de chasseuse à sa salive venimeuse l’aidant à immobiliser et tuer ses proies. Elle peut faire des réserves de nourriture dans diverses cachettes. La femelle construit un nid composé de feuilles sèches qu’elle entoure d’une épaisse couche de mousse compressée. Cet ouvrage est réalisé un ou 2 jours avant de mettre bas 5 à 12 petits aveugles et sans poils. Ces derniers pèsent alors 0,5-0,6 g et sont sevrés 31 jours après leur naissance. La femelle peut avoir 3 portées par an, les jeunes se reproduisant l’année de leur naissance.
La répartition de la Musaraigne de Miller est mal connue en France. Néanmoins, les connaissances actuelles permettent d’identifier sa présence dans les montagnes d’Europe occidentale et centrale de manière discontinue, ainsi qu’en Asie Mineure. Elle est retrouvée à des altitudes allant du niveau de la mer jusqu’à 2 100 m. Ces connaissances sous-estiment probablement la répartition réelle de l’espèce, sa discrétion complique en effet sa détection. En France, sa répartition est limitée aux zones de relief : Alpes, Jura, Ardennes, Vosges, Massif central et Pyrénées. D’après les données actuelles, la Musaraigne de Miller serait présente de manière sporadique sur le territoire du Limousin. En Haute-Vienne, seules 2 mailles présentent des données d’observation de cette espèce dans le sud du département. Pour ce qui est des données obtenues en Creuse et en Corrèze, ces dernières sont présentes pour une bonne partie aux abords du Plateau de Millevaches.
Historiquement connue sur 69 mailles (donnée de 1990-1998), la Musaraigne de Miller est aujourd’hui présente dans 9 mailles du Limousin. Sa présence actuelle semble éparse et seules 7 mailles où elle avait été identifiée lors du précédent atlas font à nouveau état de sa présence.
La Musaraigne de Miller n’est pas considérée comme étant menacée en France, en Europe et dans le monde. Malgré cela, la pollution des eaux et les modifications de ses habitats comme le drainage des zones humides sont des menaces bien plus dangereuses pour elles que ses prédateurs naturels.
Non renseignée pour le moment
Neomys anomalus mokrzecki Martino, 1917 | Neomys josti | Neomys milleri | Neomys soricoides

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles