Crossope aquatique

Neomys fodiens (Pennant, 1771)

Classe : Mammalia Ordre : Eulipotyphla Famille : Soricidae Sous-Famille : Soricinae Tribu : Nectogalini Genre : Neomys

  • 89
    observations

  • 19
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1985

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

La Musaraigne aquatique, appelée aussi Crossope aquatique, ou encore Musaraigne d’eau, est la plus grande musaraigne d’Europe. Elle mesure de 8,8 à 16,8 cm (4,6 à 7,7 cm sans la queue) pour un poids variant de 10 à 22 g selon les individus. Son pelage bicolore est généralement gris ardoise sur le dos et blanc argenté sur le ventre et la gorge, même s’il existe également des individus entièrement sombres. Cette musaraigne possède un corps adapté à la nage et à la plongée grâce à son pelage hydrofuge dense mais aussi par la présence d’une frange de longs poils érectiles sur la face inférieure de la queue et les côtés de ses larges pattes postérieures. Elle possède une rangée de dents rouge orangé.
Cette musaraigne est fortement inféodée à l’eau et aux milieux humides. Bien qu’assez ubiquiste, il lui est essentiel que la couverture végétale soit développée et que les berges soient creusées de galeries qui lui fournissent des structures faisant office de gîte. Le domaine vital de cette espèce s’étend généralement sur 100 à 400 m linéaires le long des étendues d’eau et varie selon les saisons. Elle est solitaire, territoriale, et vit à faible densité, entre 3 et 5 individus à l’hectare. Cette musaraigne est assez opportuniste, son alimentation variée est directement liée aux disponibilités alimentaires de son habitat. Elle se nourrit essentiellement d’invertébrés aquatiques et terrestres lorsqu’elle explore les berges et peut également consommer des petits vertébrés comme des Amphibiens, de jeunes poissons ou des petits Mammifères. Elle est capable de descendre jusqu’à 2,5 m de profondeur et de rester 5 à 20 secondes à fouiller le fond en quête d’invertébrés. Elle utilise l’air bloqué sous des feuilles immergées pour allonger son temps de plongée. L’une des particularités de cette espèce est de posséder une salive toxique qui paralyse ses proies qu’elle ramène sur la rive pour les consommer ou les stocker dans son terrier. Elle consomme quotidiennement de 50 % à plus de 100 % de son poids en période de reproduction. Elle est active de jour comme de nuit. Les accouplements débutent vers mars avril et s’étendent jusqu’à septembre. On observe un pic de naissance de mai à juin. La femelle fabrique un nid en boule constitué de végétaux, dans un trou de la berge avec un accès sous l’eau. La durée de la gestation varie de 14 à 21 jours. Une femelle peut avoir jusqu’à 3 portées par an constituées chacune de 5 à 9 petits pesant à la naissance un peu plus d’1 g. Seule la femelle, qui est très agressive envers ses congénères à cette période, s’occupe des jeunes car les mâles adultes peuvent dévorer leurs petits. Les jeunes sont sevrés à partir du 28e jour et l’émancipation à lieu 5 à 6 semaines après la mise bas. Ils se dispersent ensuite sur plusieurs centaines de mètres afin d’établir leur territoire avant l’hiver. En période de reproduction, la mortalité des adultes et des juvéniles est élevée. Son espérance de vie est de 1 à 2 ans en milieu naturel. Ses principaux prédateurs sont les rapaces nocturnes et diurnes, ainsi que les Mammifères et les poissons prédateurs. En raison de sa forte odeur et du goût désagréable de sa chair, elle n’est souvent pas consommée par ses prédateurs Mammifères.
La répartition mondiale de cette espèce est essentiellement européenne. Elle est aussi retrouvée à l’est de la Chine et de la Russie. En revanche, elle est absente des continents africain et américain. En Europe, elle possède une large répartition : elle est présente sur tout le pourtour méditerranéen, de l’Espagne à la Bulgarie, à l’exception de la Grèce. Son aire de répartition s’étend de la moitié nord de la péninsule Ibérique jusqu’en Grande-Bretagne, puis sur tout l’ouest de l’Europe jusqu’en Mongolie. Concernant la répartition de cette musaraigne en France métropolitaine, une disparité entre les départements de France existe. Elle semble peu présente dans les Pays de la Loire et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tandis qu’une forte densité existe dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle est absente de la Corse. En Nouvelle-Aquitaine, des données sont disponibles sur tous les départements mais de façon hétérogène. La musaraigne paraît très présente au niveau des Pyrénées-Atlantiques et dans les Landes de Gascogne, mais peu en Lot-et-Garonne et en Dordogne. Elle semble absente de la région bordelaise et aux alentours de la ville de Poitiers. En Limousin, la Musaraigne aquatique est présente de manière sporadique sur les 3 départements.
Historiquement, la Musaraigne aquatique était connue sur 105 mailles du Limousin dont 85 ne présentent aucune donnée récente. Cette espèce est à présent connue sur au moins 23 mailles du territoire dont seulement 3 sont nouvelles. L’altitude maximale à laquelle l’espèce a été détectée se situe sur la commune de Peyrelevade au lieu-dit Croix du Mouton, à 762 mètres. Globalement, la détection de l’espèce semble concentrée aux abords du Plateau de Millevaches, connu pour ses nombreux cours d’eau et zones humides. Cette répartition est cohérente avec l’écologie de cette musaraigne.
Les populations de la Musaraigne aquatique semblent stables à l’échelle européenne. En revanche, elles tendent à diminuer au niveau national. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce déclin dont par exemple la perte et la dégradation des milieux humides par le drainage, la destruction de la végétation naturelle au bord de l’eau ou l’artificialisation des berges. Elle peut également souffrir d’un manque de nourriture en raison de la diminution des proies due à l’acidification et de la pollution de l’eau par les pesticides, les engrais et les eaux usées.
Non renseignée pour le moment
Neomys ciliatus (Sowerby, 1805) | Neomys fodiens bicolor (Shaw, 1791) | Neomys pennati | Neomys sowerbyi (Bonaparte, 1840) | Sorex fodiens Pennant, 1771

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles