Crocidure musette

Crocidura russula (Hermann, 1780)

Classe : Mammalia Ordre : Eulipotyphla Famille : Soricidae Sous-Famille : Crocidurinae Genre : Crocidura

  • 879
    observations

  • 87
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1987

  • Dernière observation
    2021

Informations sur l'espèce

La Musaraigne musette, aussi appelée Crocidure musette, mesure entre 9,1 et 13,2 cm (6,1 et 8,6 cm sans la queue) pour un poids allant de 5,9 à 11,3 g à l’âge adulte. Cette espèce appartient à la sous-famille des Crocidurinés, c’est-à-dire les musaraignes à dents blanches. En la comparant à un membre de la sous-famille des Soricinés (musaraignes à dents rouges), on constate plusieurs différences caractéristiques : des oreilles proéminentes détachées du pelage, de longs poils hérissés sur la queue, une coloration grisâtre et enfin des dents blanches. Avec un poids avoisinant les 10 g, elle est de fait plus grande que la Crocidure des jardins mais moins que la Crocidure bicolore (Crocidura leucodon). En Limousin, l’examen des crânes permet l’identification de l’espèce.
Les études génétiques montrent que les populations européennes de Crocidure musette proviennent d’Afrique du Nord. Leur arrivée sur le continent européen par la péninsule ibérique se serait produite il y a une centaine de milliers d’années. L’origine nord-africaine de l’espèce a conditionné un certain nombre de paramètres biologiques si on les compare aux musaraignes à dents rouges d’origine eurasiatique. On peut noter par exemple un métabolisme plus lent pour la crocidure, une gestation plus longue (30 jours) et des comportements sociaux plus développés avec la célèbre « caravane » durant laquelle les jeunes s’accrochent à la queue leu leu derrière leur mère ou encore une hibernation en colocation… Les cris ont un rôle à priori prépondérant dans les relations sociales. À titre d’anecdote : l’observation à Lupersat (23) d’une jeune musette seule poussant des cris dans un talus enherbé s’est suivie par l’arrivée d’un adulte criant également à quelques mètres. Les deux individus se sont alors retrouvés et le jeune s’est accroché façon « caravane » au parent. Des études et des observations de terrain montrent que les cris jouent aussi un rôle d’écholocation primaire, il est courant d’observer des individus crier durant l’exploration d’un milieu. La Crocidure musette est la musaraigne la plus commune et la plus facile à observer dans la région. L’espèce est anthropophile et occupe une large gamme d’habitats. Un certain nombre de captures récentes décrivent cette plasticité : prairie sèche thermophile, muret forestier, haie d’aubépines, prairie mésophile, fourré de sureaux … On constate malgré tout, confirmé par la littérature, que la Musaraigne musette évite les milieux frais et humides, occupés par la Musaraigne couronnée. Son régime alimentaire est très varié entre orthoptères, lépidoptères et myriapodes.
Il a été montré, sur des bases phylogénétiques et archéologiques, que l’aire de répartition de la Musaraigne musette s’est largement étendue et cela à plusieurs échelles de temps. Actuellement, l’espèce est présente dans une partie du Maghreb (Maroc et ouest algérien) pour la limite sud, jusqu’à sa limite nord en Irlande. Sa présence n’y remonte qu’à une dizaine d’années seulement, son arrivée dans le pays est involontaire et témoigne d’une forte capacité de colonisation. La limite est de sa répartition se situe en Autriche et elle est uniformément présente en France (sauf en Corse), comme en Espagne. En Limousin, cette espèce occupe l’ensemble du territoire avec tout de même quelques mailles vides au nord de la Haute-Vienne et de la Creuse et au niveau du Plateau de Millevaches.
Historiquement déjà bien connue du Limousin, les données récentes ont permis de confirmer la présence de la Musaraigne musette sur 135 mailles du territoire. Certaines zones supposent encore une absence de l’espèce telles que celles de plus haute altitude comme le Plateau de Millevaches ou encore les secteurs de Meilhards à Montgibaud. L’espèce a été bien identifiée dans le sud de la Haute-Vienne où elle était présente historiquement ainsi qu’au sud de la Corrèze. En Creuse, les données de présence sont plus éparses.
La Musaraigne musette est une espèce relativement opportuniste avec très peu d’exigences écologiques et des caractéristiques qui lui confèrent une dynamique de population très positive. On estime son pouvoir de colonisation à plusieurs kilomètres par an. De fait, l’espèce n’est pas considérée comme menacée comme en témoigne son état de conservation retenu par l’UICN.
Non renseignée pour le moment
Crocidura russula caneae Miller, 1909 | Crocidura russula caudata Miller, 1901 | Crocidura russula guldenstaedti Pallas, 1811 | Crocidura russula peta Montagu & Pickford, 1923

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles