Murin à oreilles échancrées

Myotis emarginatus (É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1806)

Classe : Mammalia Ordre : Chiroptera Famille : Vespertilionidae Genre : Myotis

  • 519
    observations

  • 87
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1985

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

Le Murin à oreilles échancrées est une chauve-souris de taille moyenne mesurant 41 à 53 mm de longueur. Son avant-bras est de 36 à 44,5 mm pour atteindre une envergure de 220 à 245 mm et un poids de 5 à 15 g. En hibernation, il est reconnaissable grâce à ses oreilles assez longues alignées dans l’axe du corps et à l’absence de contrastes marqués de coloration, notamment entre le pelage dorsal brun-roux et le museau brun chocolat. Son pelage ventral est beige. En hiver, le pelage recouvert de condensation permet une activité réflexe d’abreuvement par auto léchage. La confusion avec le Murin de Natterer est évitée grâce au museau fin de couleur chair de ce dernier ; le Murin à moustaches a des oreilles plus courtes et une taille plus faible. Les émissions ultrasonores sont de type fréquence modulée abrupte, sur des fréquences élevées, avec une variabilité typique des espèces forestières qui rend l’identification acoustique complexe, mais possible dans de nombreux cas. Cette espèce a une distance d’émission de 8 à 10 m selon l’ouverture du milieu.
Le Murin à oreilles échancrées se retrouve en chasse principalement dans les milieux forestiers avec une nette préférence pour les forêts caducifoliées denses ou les forêts mixtes. Il chasse souvent dans les frondaisons où il capture beaucoup d’araignées glanées sur les feuilles. Cette spécialisation alimentaire l’amène aussi à fréquenter des milieux ouverts (prairies humides, bocages) riches en arachnides. En zone méditerranéenne, il chasse activement dans les boisements secs. Il consomme aussi des mouches rassemblées dans les parcs à moutons ou à chèvres, et les étables. Cette spécialisation secondaire mais localement forte résulte probablement d’une adaptation récente aux milieux anthropisés. Le domaine vital du Murin à oreilles échancrées s’étend en moyenne sur 8 à 10 km autour du gîte. En été, les mâles sont isolés et les femelles se regroupent en colonies dans des gîtes chauds (combles de bâtiments, cavités souterraines) souvent en association avec le Grand Rhinolophe, sans doute pour des raisons liées à la thermorégulation des juvéniles. Les femelles arrivent sur leur gîte de mise bas début mai et forment des essaims de 50 à 600 individus. Les petits naissent de mi-juin à mi-juillet. Les tas de guano sous une colonie sont garnis de débris végétaux englués dans des fils de toiles d’araignées, résultant du toilettage qu’effectue chaque femelle à son retour matinal. Lors des printemps et/ou étés pluvieux et frais, le taux d’avortement et/ou de mortalité juvénile peut être très important. Les petits commencent à voler à 4 semaines. La colonie se disperse dès la mi-août et les accouplements se déroulent à l’automne. Le Murin à oreilles échancrées rejoint des sites souterrains pour un long hivernage qui peut durer jusqu’à 7 mois dans les contrées les plus fraîches. L’optimum thermique dans le gîte se situe entre 6 et 9 °C, avec peu de variations. Les individus se suspendent aux voûtes et aux murs, seuls ou en groupes. La fidélité aux gîtes est forte. Cette espèce ne montre pas de comportement migratoire.
Le Murin à oreilles échancrées est réparti sur toute l’Europe centrale et occidentale, jusqu’aux Pays-Bas, la Pologne et le sud de l’Allemagne. Au sud, il s’arrête au Maghreb. S’il est présent dans la plupart des secteurs du Limousin, son abondance semble plus forte en Corrèze, là où le Grand Rhinolophe est également bien présent (les 2 espèces s’associent volontiers dans les mêmes gîtes de mise bas).
Le Murin à oreilles échancrées était identifié comme une espèce rare en Limousin lors du précédent atlas. Aujourd’hui, il est connu sur 8 nouvelles mailles en Haute-Vienne, 7 en Creuse et 16 en Corrèze. Dans le même temps, l’espèce n’a pas été détectée sur 4 mailles anciennes en Haute-Vienne, 1 en Creuse et 2 en Corrèze. Cette espèce fréquente préférentiellement les massifs forestiers, lisières et sous-bois feuillus à la recherche de Diptères. La plupart des données collectées pour cette espèce concerne des données d’individus en chasse.
Comme le Murin à oreilles échancrées gîte souvent sous les toitures, les traitements chimiques, notamment de type organochlorés, constituent une cause de mortalité forte sur les adultes et les juvéniles (concentration dans le lait maternel). Les traitements insecticides représentent d’une façon générale un danger majeur pour les Chiroptères. L’espèce est également vulnérable aux collisions routières et à la prédation par les chats domestiques. De manière plus anecdotique, des individus chassant en étables ont été retrouvés morts, collés sur des bandes de papier tue-mouche. Le produit collant de ces bandes ne peut que difficilement être enlevé des ailes et du corps des chauves-souris. Ces dernières sont la plupart du temps condamnées une fois prises dans ce piège à Insectes.
Non renseignée pour le moment
Myotis budapestiensis | Myotis ciliati | Myotis emarginatus emarginatus | Myotis neglectus | Myotis rufescens Crespon | Myotis schrankii Kolenati, 1856 | Vespertilio emarginatus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1806

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles