Grande Noctule

Nyctalus lasiopterus (Schreber, 1780)

Classe : Mammalia Ordre : Chiroptera Famille : Vespertilionidae Genre : Nyctalus

  • 116
    observations

  • 27
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    2011

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

Longtemps confondue avec la Noctule commune, la Grande Noctule est la plus grande chauve-souris d’Europe avec une longueur (tête + corps) de 84 à 104 mm, un avant-bras de 61 à 70 mm, une envergure de 410 à 460 mm, et un poids de 33 à 70 g. Elle a des oreilles arrondies, d’une longueur de 18 à 26 mm, avec un tragus en forme de massue et un bourrelet de peau qui rejoint la mâchoire. Le pelage est roux, dense et brillant, sans contraste marqué entre le dos et le ventre. Le mâle possède une crinière érectile. Les émissions ultrasonores, extrêmement puissantes, sont audibles grâce à un détecteur hétérodyne à 200-300 m ; leur structure en phase de croisière est en quasi-fréquence constante, alternant régulièrement entre 13 et 14 kHz.
La Grande Noctule gîte surtout, hiver comme été, dans les cavités d’arbres, bien qu’on puisse la retrouver de temps en temps dans des combles d’habitations, et plus rarement encore en entrées de grottes. Les individus semblent avoir un grand domaine vital (plusieurs centaines de km²), au sein duquel ils prospectent les zones favorables à la chasse. L’espèce ne semble pas sélective quant au type de boisement qu’elle fréquente, tant que la disponibilité en loges de pics est suffisante : en Ukraine, elle préfère les feuillus, en Grèce les résineux et dans le sud de l’Espagne comme en France, elle s’adapte aux conditions locales (des palmiers d’Andalousie aux hêtres de forêts fraîches du Massif central, en passant par les pins maritimes des Landes). Elle n’hésite pas à s’éloigner entre 25 et 90 km de son gîte diurne. Mâles et femelles ne chassent pas forcément sur les mêmes territoires, et peuvent fréquenter des zones géographiques différentes selon les saisons. Son régime alimentaire majoritairement insectivore l’amène à fréquenter presque exclusivement les zones boisées riveraines de plans ou cours d’eau, notamment au crépuscule. La Grande Noctule est la seule chauve-souris européenne à ne pas être strictement insectivore, et à consommer aussi des oiseaux. Ce comportement semble surtout saisonnier et fortement lié aux flux migratoires nocturnes des petits passereaux. Les grandes noctules patrouillent alors à haute altitude, croisant leur trajectoire. Lors de la mise bas, les femelles utilisent plusieurs gîtes auxquels elles sont fidèles : elles vont alterner, tous les 2 ou 3 jours, entre des gîtes occupés sur plusieurs années : un grand nombre de loges est donc nécessaire. Les colonies contiennent jusqu’à 80 adultes et les petits naissent fin mai ou début juin. Les jeunes volent à l’âge de 4 à 5 semaines. Les mâles gîtent à part, isolément ou souvent en petits groupes. Certains individus sont sédentaires, alors qu’une partie des populations européennes effectue des déplacements saisonniers. Au nord-est de l’Espagne et en Grèce, les femelles disparaissent en période estivale.
La Grande Noctule occupe l’Europe et l’Asie jusqu’au Caucase, mais ses populations semblent fragmentées : elle occupe le nord du Maghreb, le nord-ouest et le sud de la péninsule ibérique, une partie du littoral méditerranéen. En France, les Landes et le Massif central sont des zones de présence permanente avec reproduction. En Limousin, des individus isolés ou des groupes en chasse sont régulièrement contactés au détecteur d’ultrasons dans les Gorges de la Dordogne et affluents, ainsi que dans la partie creusoise de la Montagne limousine et les Monts de Guéret.
La Grande Noctule, inconnue du Limousin lors du précédent atlas, semble le coloniser de façon éparse, bien que la majorité des mailles où l’espèce a été détectée se situent sur le Plateau de Millevaches et au sud de la Creuse. L’espèce est aujourd’hui connue dans 25 mailles du Limousin, où elle fréquente préférentiellement les bords de rivières et les vallées boisées. Notons la seule donnée de Haute-Vienne, où un individu en transit a été contacté en 2020 sur les bords de Vienne à Limoges. La plupart des contacts de cette espèce sont réalisés grâce au détecteur à ultrasons ce qui pourrait expliquer l’absence de sa détection lors du précédent atlas, où moins d’observateurs étaient équipés de cette technologie.
Peu d’informations existent sur l’état des populations de Grande Noctule en France. Comme pour toutes les espèces arboricoles, une gestion sylvicole axée sur des régimes de coupe rase ou un rajeunissement trop intense des peuplements la met en danger de disparition. La raréfaction de nombreux petits passereaux insectivores (pesticides, éoliennes, trafic routier, destruction des habitats…) peut jouer un rôle notable sur l’état des populations de Grande Noctule. La sensibilité des Noctules aux éoliennes fait de cette technologie un réel danger pour nos populations. Le Limousin, fait rare en France, est riche de 2 zones de présence de l’espèce, et la responsabilité est donc forte dans sa conservation.
Non renseignée pour le moment
Nyctalus maxima | Nyctalus sicula

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles