Raton laveur

Procyon lotor (Linnaeus, 1758)

Classe : Mammalia Ordre : Carnivora Famille : Procyonidae Genre : Procyon

  • 8
    observations

  • 7
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    2012

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

D’allure assez compacte, le Raton laveur mesure de 45 à 70 cm sans la queue. Celle-ci est courte (20 à 25 cm) munie de 4 à 6 anneaux noirs. Son corps trapu possède un pelage grisâtre surmonté d’une tête large et courte terminée par un museau court et pointu. Cette espèce est munie d’un masque facial caractéristique noir qui couvre les joues et englobe ses yeux. Il pèse de 6 à 10 kg, les mâles étant plus lourds que les femelles (de 10 à 15 %). Les pattes de ce plantigrade comptent 5 doigts sensibles munis de longues griffes non rétractiles qui lui permettent de grimper aux arbres. La longévité en milieu naturel est mal connue. On estime qu’en moyenne les individus survivent de 3 à 5 ans dans la Nature.
Le Raton laveur est peu exigeant quant aux habitats qu’il fréquente, ce qui lui donne une bonne capacité d’adaptation et de colonisation. Il semble apprécier les mosaïques d’habitats qui contiennent des zones forestières, des zones humides, du bocage et des zones agricoles. Les cours d’eau sont des corridors privilégiés pour la dispersion de l’espèce. Omnivore, le Raton laveur est un « cueilleur » opportuniste qui consomme, au gré des saisons et des habitats qu’il exploite, des invertébrés, des petits Mammifères, des Amphibiens, des bivalves, des écrevisses, des fruits, des charognes, des petits oiseaux ou encore des céréales. Il lui arrive de « laver » sa nourriture en la pétrissant entre ses doigts plus sensibles dans l’eau afin d’en analyser la comestibilité, ce qui lui a valu son nom. Ce large panel de ressources alimentaires renforce sa capacité d’adaptation et de colonisation. De moeurs nocturnes, le Raton laveur ne se montre que rarement en pleine journée. L’espèce est solitaire sauf pendant la période de rut qui a lieu en hiver. Chaque mâle possède un territoire qui peut recouvrir celui de deux à trois femelles. La taille du territoire varie de quelques dizaines à plusieurs centaines d’hectares en fonction de la disponibilité en ressources (abris, nourriture…). Le Raton laveur n’hiberne pas mais peut rester au repos dans un abri (arbre creux, tas de bois, terrier de renard inoccupé…) plusieurs semaines si les conditions sont défavorables (froid hivernal par exemple). La majorité des femelles sont matures à l’âge d’un an. La reproduction intervient à la fin de l’hiver et se poursuit par une gestation d’environ 63 jours. La femelle met alors bas dans un abri (arbre creux le plus souvent) 2 à 4 petits (maximum 8), généralement en avril. Les jeunes sont sevrés au bout de 4 mois mais ils peuvent rester auprès de leur mère durant une année avant de se disperser dans un rayon de 5 à 20 km.
L’aire d’origine du Raton laveur s’étend du sud du Canada, couvrant tous les États-Unis et descend jusqu’au Mexique et en Amérique centrale. Il a été introduit en Allemagne dans les années 1930 pour la pelleterie. Des individus ont ensuite réussi à s’échapper des élevages, permettant ainsi l’établissement des premières populations viables dans ce pays. La population s’est ensuite étendue et a essaimé en France, en Autriche, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Suisse. En France, dans l’Aisne, en 1966, les soldats américains relâchent leurs ratons laveurs « mascottes » avant de rentrer au pays, permettant l’installation d’un foyer picard. Ce foyer va fusionner avec la florissante population allemande via l’Alsace. Un deuxième foyer se développe en Auvergne. Dans cette région la première donnée date de 1970 mais c’est seulement à partir de 2007 que le nombre de contacts a fortement augmenté. Une troisième population est installée en Gironde où l’espèce est en augmentation depuis le premier contact en 2007. En dehors de ces populations bien établies, des observations sont régulièrement signalées en France. Il est probable que ce soit des animaux de compagnie, détenus illégalement, relâchés dans la Nature. Le Limousin est proche du noyau auvergnat mais à ce jour les données restent rares et sporadiques.
Une donnée issue d’une synthèse produite par l’ONCFS était rapportée dans le dernier atlas. Cet individu a été naturalisé. Il a été établi qu’il s’agissait d’un des deux individus échappés de chez un particulier, l’autre n’ayant jamais été retrouvé. Il faut ensuite attendre 2011 pour qu’un individu soit observé vivant en bord de route le 15/09/2011 sur la commune des Cars en Haute-Vienne. L’année suivante, un individu est trouvé mort par collision routière à Soursac en Corrèze. Sur la période prise en compte pour cet atlas (2014-2020) les observations comptabilisent 2 individus morts autour des communes d’Ussel et d’Uzerche, trois observations directes d’individus traversant la route ou pris au piège sur les communes de Magnac-Laval, les Salles-Lavauguyon et Beynat. Un individu a également pu être détecté au piège photographique dans le secteur des Monts de Châlus. Aucune preuve de reproduction n’a été rapportée à ce jour en Limousin. En termes de répartition, de 2014 à 2020, l’espèce a été contactée sur seulement 6 mailles (sur les 210 mailles limousines). La population limousine est donc actuellement de petite taille et elle semble fragmentée.
Le Raton laveur ne subit aucune menace particulière. Quelques cas de prédation par le Grand-Duc d’Europe et par le Renard roux sont décrits en Europe. À ce jour, on ne connaît pas les conséquences de la présence du Raton laveur en Limousin car la population est encore limitée. Une enquête nationale pilotée par l’ONCFS en 1999 et en 2014 montre que les noyaux existants continuent de s’étendre sur les départements voisins. La phase de latence que l’on connaît aujourd’hui est généralement suivie d’une phase de conquête « fulgurante ». Le développement des populations va donc probablement continuer en Limousin comme ailleurs en France et en Europe sans que l’on puisse évaluer son impact. Partout où il s’est installé, le Raton laveur fait peser des menaces sur les espèces autochtones, notamment par la prédation sur les oiseaux ou encore certains bivalves rares et menacés. Il peut également entrer en compétition avec les petits carnivores autochtones. Il est aussi un réservoir de pathogène (rage, leptospirose, tularémie…). Le Raton laveur est l’hôte terminal d’un ver rond parasite (Baylisascaris procyonis) transmissible à l’Humain au sein duquel il peut migrer vers le cerveau, causant des lésions définitives graves voire mortelles.
Non renseignée pour le moment
Procyon minor

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles