Chevreuil européen

Informations sur l'espèce

Le Chevreuil européen est le plus petit représentant des cervidés en France. Son poids varie généralement de 17 à 23 kg pour les femelles et de 20 à 25 kg pour les mâles. La taille au garrot est de 70 cm environ. Le chevreuil peut atteindre 15 ans, voire davantage, mais il dépasse rarement l’âge de 10 ans dans la Nature. Le mâle est le seul à porter des bois. Ceux-ci tombent en novembre – décembre, et repoussent durant l’hiver jusqu’au mois d’avril. Le mâle est alors reconnaissable au miroir (tache fessière blanche ou jaune) en forme de haricot et à son pinceau pénien. Pour la femelle, le miroir est plutôt en forme de cœur. Sa robe est brunâtre.

Le chevreuil s’accommode de milieux très variés : bois et forêts de feuillus et de conifères, mais aussi taillis, bosquets et clairières. Il parvient même à vivre dans les grandes plaines céréalières, pour peu qu’il trouve quelques bosquets pour se réfugier. Il peut se rapprocher des habitations et même s’aventurer dans les jardins si cette situation lui apporte une certaine quiétude en raison de l’absence de pression liée à la chasse. La densité de population est très variable en fonction de la Nature du milieu et des disponibilités alimentaires : elle peut varier entre 2 et 20, voire 30 chevreuils pour 100 hectares. Ses secteurs de prédilection sont les lisières, les taillis et les prairies, mais de petits îlots de végétations (ronciers, fourrés) peuvent lui suffire pour s’abriter. Il est sédentaire, même si son territoire peut varier légèrement d’une année à l’autre. La structure sociale varie en fonction des saisons : en été, mâles et femelles avec leurs faons vivent de façon isolée et solitaire, alors qu’en hiver les femelles se réunissent en groupes matriarcaux, toujours avec leurs petits de l’année et les femelles de l’année précédente. Le chevreuil se nourrit majoritairement de feuilles, de jeunes pousses, de bourgeons et d’herbes. Lorsqu’il a le choix, il privilégie les sources de nourritures les plus riches en azote. Dans les zones qui, comme le Limousin, sont caractérisées par la présence de bocage, les haies peuvent fournir une part significative de sa nourriture, notamment en hiver (ronce, lierre). Il peut également consommer des fruits (glands, faines) et des céréales. La période du rut s’étend de juillet à août. Fait unique chez Artiodactyles, la gestation chez la chevrette est caractérisée par une ovo-implantation différée. Le développement de l’embryon reprend en décembre pour permettre la naissance des faons en mai ou juin, lorsque les ressources alimentaires sont les plus importantes. Le plus souvent, une femelle a 2 petits (plus rarement 3) qui seront autonomes au bout d’un an et atteindront leur maturité sexuelle à 2 ans.

Le chevreuil est présent sur une aire de répartition assez large, couvrant l’ensemble de l’Eurasie. En Europe, il est le cervidé le plus commun et on peut le rencontrer partout, à l’exception de la Corse, la Sardaigne, la Sicile, Chypre et l’Irlande. Il occupe des habitats variés, s’étendant depuis le niveau de la mer jusqu’à 2 400 m d’altitude dans les Alpes. En Nouvelle-Aquitaine comme en Limousin, on le rencontre partout, que ce soit dans les secteurs de plaine, de bocage, ou sur le Plateau de Millevaches.

L’espèce est présente sur l’ensemble des mailles du Limousin, ce qui était déjà le cas dans le précédent atlas. L’analyse des observations montre une grande disparité entre la période 1999-2015 et les 6 dernières années. On passe en effet d’une moyenne de 74 observations par an entre 1999 et 2012 à 301 entre 2013 et 2015 et 1 377 entre 2016 et 2020. Cet écart ne reflète pas une réelle explosion de population, mais plutôt un effort de prospection pour cette espèce très commune pour laquelle le signalement lors de chaque observation n’est pas systématique. On peut toutefois noter une progression régulière des effectifs, que l’on retrouve dans les données issues des plans de chasse de Creuse et de Haute-Vienne. En Creuse, le nombre de prélèvements est passé de 2 210 individus en 1999 à 9 552 en 2007, et en Haute-Vienne de 3 197 à 7 085 sur la même période. Depuis 2007, le nombre de chevreuils chassés chaque année s’est stabilisé. En termes de saisonnalité, les observations du chevreuil en Limousin sont plus fréquentes au printemps : la période de mars à juin totalise ainsi 43,4 % des plus de 9 000 données ces 10 dernières années. Sur cette même période, 117 données concernent des animaux retrouvés morts, le plus souvent suite à une collision avec un véhicule.

Le chevreuil figure en Annexe III de la convention de Berne, sa chasse est autorisée durant la période d’ouverture générale et par autorisation préfectorale sur des tirs d’été, à partir du 1er juin. Entre 1999 et 2019, les prélèvements nationaux ont été en progression constante, passant de 400 000 à 586 0000 individus. Les activités de chasse influencent les effectifs de l’espèce. Les méthodes de comptage du chevreuil ne relevant pas d’études scientifiques rigoureuses, leur détermination exacte demeure inconnue. L’augmentation des plans de chasse ne signifie donc pas une augmentation du nombre d’individus de l’espèce. La capacité d’acclimatation du chevreuil à tous les milieux, y compris ceux très artificiels des grands espaces de cultures intensives, lui garantissent une capacité à faire face aux changements en cours, en particulier aux effets climatiques. La forte concentration de chiens peut avoir un impact sur les populations de chevreuils. Ils peuvent en effet devenir prédateurs du petit cervidé, en particulier lors des périodes de mise bas et élevage des jeunes. Plusieurs reproches sont faits au chevreuil et servent à justifier les plans de chasse dont il fait l’objet. Le principal concerne les « frottis » qu’il réalise sur les jeunes arbres en frottant ses bois, que ce soit pour les débarrasser de leur « velours » à l’issue de la repousse ou pour marquer son territoire. Si ce comportement est sans conséquence grave dans les espaces naturels, il peut avoir un impact très local et ponctuel sur la régénération des parcelles forestières lorsqu’il s’agit de plantations réalisées par l’Humain.

Non renseignée pour le moment

Capreolus capreolus capreolus (Linnaeus, 1758) | Cervus capreolus Linnaeus, 1758

Capreolus capreolus (Linnaeus, 1758)

Informations sur l'espèce

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles