Chamois

Rupicapra rupicapra (Linnaeus, 1758)

Classe : Mammalia Ordre : Cetartiodactyla Famille : Bovidae Genre : Rupicapra

  • 46
    observations

  • 16
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1998

  • Dernière observation
    2021

Informations sur l'espèce

Le Chamois est aussi appelé la « chèvre des rochers ». Le mâle (bouc) est généralement plus grand et lourd que la femelle (chèvre). La longueur du corps varie de 1,10 m à 1,40 m, avec une petite queue de moins de 10 cm et une hauteur au garrot de 70 à 85 cm. Le poids varie de 25 à 50 kg. Les deux sexes portent deux petites cornes fines et noires recourbées en crochet qui grandissent avec l’âge. Le pelage varie d’un brun noir en hiver, assez épais, à un brun clair presque roux en été. La tête est blanche, barrée d’une large bande sombre entourant les yeux, des oreilles au museau. Le Chamois a une longévité de 15 à 20-25 ans.
Le Chamois est plutôt diurne. Bien qu’il soit associé symboliquement à l’étage alpin, aux pelouses rases et caillouteuses, il se satisfait pleinement d’espaces boisés où il se rend moins visible. En effet, une zone rocheuse plus ou moins escarpée, sous couvert de résineux ou de feuillus, lui offre de la fraîcheur en été et des lieux moins enneigés en hiver. L’élément minéral semble essentiel à sa sécurité, car il y trouve un refuge vis-à-vis de certains de ses prédateurs (loup, lynx, renard pour les jeunes, humain). L’Aigle royal (Aquila chrysaetos) peut emporter un tout jeune cabri. Le Chamois est un gibier soumis au plan de chasse. Sa morphologie est tout à fait adaptée aux parois rocheuses, avec une capacité cardiaque très développée, une virtuosité à évoluer dans les pentes aidée par des sabots munis de talons souples. Le Chamois se nourrit de toutes les plantes, y compris des jeunes ligneux, des aiguilles de conifères, des lichens, des feuilles mortes et des mousses. Il s’abreuve exceptionnellement, se contentant de l’eau contenue dans sa nourriture, de rosée, ou parfois de neige. De fin octobre à mi-décembre a lieu le rut. Les femelles se rassemblent en hardes de plusieurs dizaines d’individus, et les mâles, habituellement plus solitaires, les rejoignent alors afin de constituer des harems. Ils marquent leur territoire en se frottant sur la végétation à l’aide d’une glande odorante située à la base de leurs cornes. Les situations de défis entre mâles se multiplient, déclenchant des poursuites effrénées parfois sur plusieurs centaines de mètres. Après une gestation de 5 à 6 mois, la chèvre met bas un seul petit dans un endroit isolé avant de rejoindre la harde avec son cabri. Le sevrage n’interviendra qu’avant le rut suivant, à l’automne. Les jeunes deviennent « éterlous » pour les mâles et « éterles » pour les femelles.
Le Chamois est inféodé aux massifs montagneux de l’Eurasie, répartis en plusieurs sous-espèces du nord-ouest de l’Espagne jusqu’au Caucase : Pyrénées, Alpes, Abruzzes, Tatras, Carpates, Balkans, Turquie. L’espèce type est présente dans l’arc alpin. Elle a été introduite en 1956 dans les Vosges, puis en 1978 dans le Massif central (Cantal). À la suite de réintroductions dans le Jura suisse dans les années 60, elle s’est étendue côté français. Le Chamois a été introduit également avec succès en Nouvelle-Zélande en 1907. Il est absent de Corse. Une quarantaine de chamois ont été lâchés dans le Cantal. Le développement de cette population a permis à cette espèce de coloniser le Puy-de-Dôme une dizaine d’années plus tard. Le Chamois fait ses premières incursions dans le Limousin au début du XXIe siècle en entrant en Corrèze par la vallée de la Dordogne. Les versants escarpés de cette rivière offrent des milieux propices à l’espèce, où elle se reproduit. Des individus erratiques, probablement des mâles, ont été aperçus ces dernières années en Creuse et Haute-Vienne.
La première mention d’un Chamois en Limousin date du 10 janvier 1998 à Évaux-les-Bains, non loin de l’Allier et du Puy-de-Dôme. Il s’agissait d’une femelle. Toutefois, l’implantation réelle d’une population est encore très récente, à peine une vingtaine d’années. Les effectifs estimés sont basés sur des recensements faits par les milieux cynégétiques de Corrèze et du Cantal proche. Un minimum d’une trentaine d’animaux serait présent en Corrèze, avec une reproduction avérée. Généralement, la colonisation de nouveaux territoires commence par l’erratisme de mâles. Même si certains individus peuvent être observés sporadiquement en plaine, il n’existe pas d’exemple de populations de chamois installées hors des zones de reliefs accidentés, avec quelques escarpements rocheux. La Montagne Limousine présente des vallées propices où cette espèce pourrait trouver refuge, à commencer par les vallées des affluents de la Dordogne tels que la Cère, la Corrèze, la Vézère ou le Chavanon. Un individu dispersant aurait été observé à plusieurs reprises dans le secteur de Limoges Métropole en 2017. Depuis, l’individu n’a pas été repéré dans ce secteur.
Si l’espèce a eu des populations réduites à quelques milliers au milieu du XXe siècle, elles sont aujourd’hui satisfaisantes. Les milieux qui lui conviennent dans l’arc Alpin ont été colonisés soit de manière naturelle, soit à la suite de réintroductions. De même les opérations réalisées sur d’autres massifs, tels que les Vosges, le Jura ou le Massif central ont été couronnées de succès. L’instauration de parcs nationaux a permis de bien protéger cette espèce. En parallèle, l’établissement de plans de chasse depuis quelques dizaines d’années, a rationalisé les prélèvements cynégétiques et contribué au développement des populations. En Corrèze, sur la base de comptages organisés sous l’égide de la Fédération de chasse de ce département, un premier plan de chasse de 3 animaux a été attribué pour la saison 2020/2021. Ces dernières années, dans l’arc alpin, les populations semblent être arrivées à un optimum dû à l’occupation spatiale de cette espèce dans tous les milieux qui lui sont a priori favorables. Certains secteurs ont pu voir une légère régression des effectifs en raison de l’impact de zoonoses telles que la kérato-conjonctivite. Cette maladie rend les chamois aveugles, et atteint les autres caprinés, y compris domestiques (chèvres, moutons). Elle atteint davantage les populations pléthoriques, ce qui n’est pas encore le cas pour la jeune population corrézienne. L’arrivée potentielle du Loup gris contribuera au maintien d’un cheptel sain, grâce à la prédation, notamment celle touchant les animaux malades.
Non renseignée pour le moment
Capra rupicapra Linnaeus, 1758 | Rupicapra rupicapra asiatica Lyddekker, 1910 | Rupicapra rupicapra caucasica Lydekker, 1910 | Rupicapra tragus Gray, 1843

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles