Castor d'Eurasie

Castor fiber Linnaeus, 1758

Classe : Mammalia Ordre : Rodentia Famille : Castoridae Genre : Castor

  • 1 019
    observations

  • 27
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    2011

  • Dernière observation
    2021

Informations sur l'espèce

Le Castor d’Eurasie est le plus gros rongeur d’Europe. Son corps peut atteindre une longueur supérieure à 1 m à l’âge adulte, dont une trentaine de centimètres de queue, pour un poids moyen de 21 kg. Son pelage est brun avec des reflets roux. Il possède des pattes arrière palmées, un pelage très dense (12 000 à 23 000 poils /cm²) et une queue plate avec des écailles qui lui permettent d’être très à l’aise dans l’eau. Hormis la présence de deux paires de mamelles chez la femelle, aucune différence frappante n’existe entre elle et le mâle. Le castor vit 7 ans en moyenne mais sa longévité est plutôt de 15-20 ans.
Le Castor d’Eurasie, jadis appelé Bièvre, est un Mammifère semi-aquatique vivant dans les fleuves et les rivières. Il peut aussi exploiter les plans d’eau lorsqu’ils sont connectés au réseau hydrographique. Il utilise les cours d’eau pour se déplacer et les rives pour se nourrir. Le castor est exclusivement herbivore : il se nourrit d’écorces d’arbres, de feuilles, de jeunes pousses de ligneux, d’hydrophytes, de fruits, de tubercules et de végétation herbacée terrestre. Il apprécie particulièrement les saules et les peupliers qui constituent, avec d’autres ligneux, l’essentiel de son alimentation hivernale. La plupart des castors vivent en familles composées de deux adultes, des petits de l’année et de ceux de l’année précédente. Les adultes sont monogames et donnent naissance entre le 15 mai et le 15 juin à 2 petits en moyenne. La gestation dure généralement 107 jours. Le territoire d’une famille peut varier entre 1 et 6 km de cours d’eau selon la disponibilité en ressources alimentaires. Le gîte de reproduction est un terrier creusé dans la berge dont l’entrée est située sous l’eau. Il est constitué d’une chambre de mise bas, aussi lieu de vie, et d’une cheminée d’aération. Si cette dernière vient à s’écrouler, le castor la bouchera par le dessus avec des branches et le terrier formera alors ce qu’on appelle un terrier-hutte. C’est une espèce territoriale qui utilise un marquage olfactif, constitué de castoréum, et visuel, en écorchant un tronc ou une branche. Lorsqu’une famille s’installe à un endroit, elle entreprend la première année de gros chantiers d’abattage d’arbres pour marquer son territoire. Ces travaux peuvent être très impressionnants, voire effrayants, pour les propriétaires par le nombre d’arbres coupés. Les années suivantes, les coupes deviennent plus discrètes et de petites tailles (entre 3 et 8 cm).
Le castor est présent en Europe et en Asie. Sa répartition s’étend de la France à la Mongolie, les pays scandinaves marquent la limite nord et la France celle du sud. Sur le territoire métropolitain, il fut fortement chassé entre le XVIIe et la fin du XIXe siècle pour sa fourrure, sa chair et son castoréum qui servait dans la parfumerie et la pharmacie. Certains le chassaient aussi à cause des dégâts qu’il occasionne. Le castor avait quasiment disparu de la plupart des départements français, il ne subsistait que quelques dizaines d’individus dans la vallée du Rhône avant d’être classé, dès 1909, en espèce protégée dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse. Il obtient une protection au niveau national en 1968. Plusieurs campagnes de réintroduction ont eu lieu au cours du XXe siècle et ont permis sa réinstallation sur le bassin versant du Rhône et de la Loire jusqu’à la Loire-Atlantique aujourd’hui. En Nouvelle-Aquitaine il est présent et bien installé en Deux-Sèvres et en Vienne. Il est arrivé récemment dans le Limousin en Haute-Vienne et en Creuse.
Le castor est arrivé en Haute-Vienne depuis la Vienne (où des populations sont bien installées) par la Gartempe. Sa présence est mentionnée pour la première fois dans le Limousin en 2011 dans la ville de Bussière-Poitevine. Jusqu’en 2012, le nombre de données reste faible avec seulement 3 données en 2 ans. En 2013, 162 données sont recueillies et montrent une progression du castor sur la Gartempe jusqu’à Peyrat-de-Bellac. Il fait aussi son apparition sur l’Asse au niveau de Lussac-les-Églises. En 2014, seulement 43 données sont recueillies. Toutefois, celles-ci témoignent encore d’une avancée du castor sur la Gartempe et de son arrivée sur le Vincou. Plusieurs données révèlent sa présence à Blanzac et à Droux. En 2015, un bel effort de prospection a permis de récolter 639 données. Cette année-là, le castor n’a pas semblé avoir progressé sur la Gartempe alors qu’il a continué de coloniser l’Asse plus en amont. Plusieurs données indiquent sa présence à Saint-Martin-le-Mault et à Jouac. De 2016 à 2018, il continue son extension sur la Gartempe jusqu’à Bersac-sur-Rivalier et Folles et sur le Vincou jusqu’à Chamboret. Il arrive en Creuse en 2017. En 2019, il fait son apparition sur l’Adour où des données mentionnent sa présence sur le lac du Pont de l’Âge. En 2020, aucune donnée n’atteste d’une progression plus en amont sur la Gartempe, l’Adour ou l’Asse. Toutefois la même année, deux données signalent sa présence à Breuilaufa, ce qui indique une colonisation de la Glayeule, affluent du Vincou. Aujourd’hui le castor est présent sur 17 mailles en Haute-Vienne et en Creuse et continue sa recolonisation des cours d’eau du Limousin.
Bien qu’il ne soit plus chassé pour sa fourrure et pour son castoréum, des menaces pèsent toujours sur le castor. La cohabitation avec les humains n’est pas toujours simple. Par son attrait pour les salicacées, il peut s’attaquer à des peupleraies. Il peut aussi s’intéresser aux arbres des propriétaires privés générant alors des tensions comme cela a pu être observé en Limousin. Le castor peut aussi construire des barrages pour avoir accès à de nouvelles ressources et maintenir un certain niveau d’eau. Ces barrages peuvent alors inonder des zones exploitées par exemple pour l’agriculture. La dégradation des milieux aquatiques à travers l’endiguement des berges, la suppression des boisements alluviaux et des ripisylves réduit les habitats et les ressources disponibles et peut nuire à la pérennité de l’espèce. Les barrages et seuils peuvent limiter ou empêcher la colonisation de nouveaux cours d’eau s’ils sont trop hauts. À tout cela, s’ajoutent les risques de collisions avec les véhicules routiers au niveau des ponts. Comme la plupart des Mammifères semi-aquatiques, des risques existent lorsque le pont est infranchissable par l’eau (passage trop petit, porte fermée, etc.), car les animaux devront passer par-dessus et traverser la route. Le castor peut aussi être confondu avec le Ragondin qui est piégé. Cette menace bien que peu quantifiable, n’en demeure pas moins existante.
Non renseignée pour le moment
Castor albicus Matschie, 1907 | Castor albus Kerr, 1792 | Castor balticus Matschie, 1907 | Castor fiber fiber Linnaeus, 1758 | Castor fulvus Bechstein, 1801 | Castor galliae Desmarest, 1822 | Castor gallicus Fischer, 1829 | Castor niger Desmarest, 1822 | Castor proprius Billberg, 1833 | Castor solitarius Kerr, 1792 | Castor variegatus Bechstein, 1801 | Castor vistulanus Matschie, 1907

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Observations mensuelles