Campagnol amphibie

Arvicola sapidus Miller, 1908

Classe : Mammalia Ordre : Rodentia Famille : Cricetidae Sous-Famille : Arvicolinae Tribu : Arvicolini Genre : Arvicola

  • 1 965
    observations

  • 357
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1982

  • Dernière observation
    2021

Affieux - Aixe-sur-Vienne - Albussac - Allassac - Alleyrat - Ambazac - Argentat-sur-Dordogne - Arnac-la-Poste - Arnac-Pompadour - Aubazines - Augne - Aulon - Aureil - Auriat - Azat-Châtenet - Azat-le-Ris - Azerables - Banize - Basville - Beaumont-du-Lac - Bellac - Bellechassagne - Benayes - Berneuil - Bersac-sur-Rivalier - Bessines-sur-Gartempe - Bétête - Beynac - Beynat - Blanzac - Blond - Boisseuil - Bonnac-la-Côte - Bonnefond - Bosmie-l'Aiguille - Bosmoreau-les-Mines - Bourganeuf - Breuilaufa - Brignac-la-Plaine - Bujaleuf - Burgnac - Bussière-Galant - Chaillac-sur-Vienne - Chamberet - Chamborand - Chamboret - Champagnac-la-Noaille - Champagnac-la-Rivière - Champnétery - Champsac - Champsanglard - Chanteix - Chaptelat - Chard - Château-Chervix - Châteauneuf-la-Forêt - Châteauponsac - Châtelus-le-Marcheix - Chaumeil - Chavanac - Cheissoux - Chéniers - Chirac-Bellevue - Cieux - Clergoux - Cognac-la-Forêt - Colondannes - Compreignac - Concèze - Condat-sur-Ganaveix - Condat-sur-Vienne - 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Gmhl

Informations sur l'espèce

Le Campagnol amphibie est le plus grand des arvicolinés autochtones. Sa taille est comprise entre 27 et 37 cm (16,5 et 23 cm sans la queue) pour un poids allant de 165 à 275 g à l’âge adulte. Sa tête est surmontée de deux oreilles courtes et peu visibles. Il arbore un pelage brun foncé sur le dos qui devient plus clair sur le ventre. Cette espèce ressemble à s’y méprendre à son cousin le Campagnol terrestre dans sa forme aquatique. La taille plus imposante du Campagnol amphibie ainsi que les poils noirs parsemant sa queue l’en distingue tout comme son pied postérieur, relativement plus long. La longévité de ce campagnol est de 2 à 4 ans.
Comme son nom l’indique, le Campagnol amphibie apprécie les cours d’eau, les étangs, les mares, les canaux et les marais. Il préfère les eaux stagnantes ou à faible courant, avec une végétation herbacée épaisse et haute d’au moins 30 cm. Bien qu’il occupe une grande variété d’habitats, il exige une végétation rivulaire herbacée et des berges meubles pour creuser son terrier. L’altitude maximum où l’espèce a été recensée s’élève à 2 600 m en Espagne. En France, il dépasse rarement les 2 000 m au-dessus du niveau de la mer. Semi-aquatique et bon nageur, ce campagnol creuse un terrier d’un diamètre de 6 cm dans la berge. Actif toute l’année, il est à la fois diurne et nocturne. Il alterne courtes périodes actives, consacrées à l’exploration de son milieu ainsi qu’à la défense du territoire, et repos. Ces phases de calme sont l’occasion d’importantes interactions sociales comme le toilettage, les jeux ou encore l’élevage des jeunes. Le domaine vital dépend du milieu, linéaire ou non selon qu’il s’agisse des berges d’un cours d’eau ou d’un réseau de points d’eau. Social, ce campagnol vit en petits groupes familiaux et marque son territoire par des monticules de crottes. La densité peut être de 5 individus sur 100 m de long, en conditions favorables. Un adulte fréquente une surface d’au moins 3 600 m². Son régime alimentaire est presque exclusivement végétarien, surtout constitué de graminées, de joncs et de roseaux. Les tiges vertes qu’elles soient aériennes ou submergées ainsi que les racines sont consommées. C’est une proie alternative pour certains prédateurs, comme les Mustélidés et les rapaces. La reproduction s’étend d’avril à septembre, mais cela varie géographiquement et avec le climat. L’accouplement a lieu dans l’eau, ou à proximité directe. Après 3 semaines de gestation, la femelle met bas en moyenne 5 petits lors de 3 à 4 portées par an. Les jeunes s’émancipent âgés de 2-3 semaines et sont matures sexuellement vers 5-10 semaines. La dispersion peut être de 2 à 3 km, mais les études révèlent des déplacements souvent de quelques centaines de mètres.
Le Campagnol amphibie est présent depuis la péninsule ibérique jusqu’à l’Europe de l’ouest. Il est largement réparti en France, sur les deux tiers sud-ouest. Il est absent du nord-est de la France, avec la limite de son aire de répartition qui suit plus ou moins une ligne reliant la Somme à l’Isère, ainsi que dans les Alpes Maritimes. Il n’est pas présent en Corse. En Nouvelle-Aquitaine, il est largement présent sur la moitié nord de la région, jusqu’au sud de la Dordogne et de la Corrèze. Dans la moitié sud, sa distribution est moins dense, mais l’espèce semble bien présente au niveau des Landes et à l’extrême sud-ouest et sud-est des Pyrénées-Atlantiques. Des prospections sont à mener pour affiner cette répartition. Au niveau du Limousin, ce campagnol est présent sur l’ensemble du territoire à l’exception de la moitié nord-est de la Creuse et du sud de la Corrèze où seules quelques mailles font état de sa présence.
Les données récentes ont permis d’ajouter quelques nouvelles mailles et confirmer la présence de l’espèce sur les trois départements. Cette espèce a respectivement été observée jusqu’à 905 m d’altitude sur la commune de Davignac. Une réduction de la présence de l’espèce est constatée mais pour conclure à des déclins locaux, il faudrait s’assurer d’un effort de prospection suffisamment grand pour pouvoir exclure l’absence de données par un manque de recherche.
La France rassemble 40 % des zones où l’espèce est présente. Sa responsabilité pour la conservation du Campagnol amphibie est donc grande. Une régression de son aire de répartition et de la densité d’observation de l’espèce ont été constatées au niveau mondial comme en Limousin. En 2008, il a été estimé par l’European Mammal Assessment un déclin de 10 à 20 % au cours des 10 années précédentes. Son aire de répartition nationale accuse une régression spatiale d’environ 15 % par rapport à celle décrite en 1984, mais il est probable que cette différence soit en partie expliquée par une confusion avec A.amphibius. Ce déclin est imputable à la perte et la dégradation de son habitat, avec la dégradation des berges et au drainage des zones humides. Le Limousin ne fait pas exception à ces destructions et la diminution de la détection de l’espèce dans la région pourrait y être liée. Ce déclin peut aussi relever de campagnes d’empoisonnement passées et du piégeage non sélectif des espèces classées comme susceptibles d’occasionner des dégâts. S’il est capturé vivant par ces pièges, la confusion qui peut être faite avec d’autres espèces de campagnols ou le Rat surmulot, l’expose à une destruction par les piégeurs. L’entretien des berges par des fauches rases comme cela peut être observé dans les trois départements le prive de son habitat. Il est donc nécessaire de prendre en considération les exigences de l’espèce lors de toutes interventions dans son milieu. Il est aussi important de veiller à ce que les zones propices ne soient pas complètement isolées des sites occupés. Dans ce sens, il est important qu’une démarche de sensibilisation soit faite auprès des élus et des usagers intervenant dans la gestion des rivières et des plans d’eau (propriétaires, piégeurs et chasseurs) là où l’espèce est connue.
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