Campagnol des champs

Microtus arvalis (Pallas, 1778)

Classe : Mammalia Ordre : Rodentia Famille : Cricetidae Sous-Famille : Arvicolinae Tribu : Arvicolini Genre : Microtus

  • 857
    observations

  • 62
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1974

  • Dernière observation
    2021

Informations sur l'espèce

Le Campagnol des champs est un campagnol de taille moyenne pesant entre 16 et 50 g. La longueur du museau jusqu’à la base de la queue est de 8 à 12,5 cm, et sa queue courte mesure entre 2,3 et 4 cm. Son espérance de vie en milieu naturel ne dépasse pas 2 ans. Le pelage est brun-gris sur le dos et plus clair sur la partie ventrale, sans démarcation nette. La queue est unicolore, de couleur gris-beige. Comme son corps, sa tête est arrondie, seules ses oreilles dépassent nettement de la fourrure. Il diffère de son espèce proche, le Campagnol agreste, par des oreilles à moitié couvertes dans le pelage, un tragus moins prononcé, des yeux plus petits et une queue unicolore.
Ce sont ses traces qui trahissent la présence du Campagnol des champs. Il est repérable par l’existence d’un réseau de galeries important dont les entrées sont reliées par une multitude de coulées souvent dénudées de végétation et parsemées de crottes. Ces indices de présence ne sont observables que dans les prairies (mésophiles majoritairement) et plus largement dans les zones herbacées. Cette espèce affectionne particulièrement les prairies temporaires à légumineuses qui sont sources de couvert et de nourriture. Par ailleurs, il est intéressant de noter que le contexte d’élevage bovin en Limousin n’est pas des plus favorables pour l’implantation de cette espèce, puisque la présence du bétail conduit à un couvert herbacé faible et un tassement du sol. Une session de capture à Champnétery en juin 2020 a permis de mettre en évidence sa présence dans un méteil par exemple. Le Campagnol des champs est un rapide colonisateur des sols perturbés et des milieux pionniers. Il est notamment retrouvé, comme son nom l’indique, au niveau des champs. Il peut également être présent dans d’autres types de milieux ouverts tels que les prairies, jachères ou pelouses. Son habitat idéal est cependant constitué de sols profonds, couverts d’herbes rases et non soumis au labourage. Il peut être retrouvé jusqu’à 3 000 m d’altitude. Il possède un domaine vital de taille variable en fonction des saisons. Contrairement aux autres espèces de micromammifères, son territoire est plus étendu au printemps/été qu’en hiver, alors que la nourriture moins abondante pourrait le contraindre à parcourir plus de distance. Ce sont les interactions sociales et les nécessités de la reproduction qui obligent le Campagnol des champs à se déplacer sur un territoire plus vaste pendant la belle saison. Ce campagnol est surtout nocturne, mais il est aussi actif pendant plusieurs phases diurnes. L’activité est également plus accentuée pendant les périodes humides. Ce petit Mammifère n’hiberne pas et est capable de se déplacer sous la neige en quête de nourriture. Comme les autres campagnols, le Campagnol des champs est un phytophage strict ; ce qui explique évidemment les dégâts agricoles qu’il cause, comme le Campagnol terrestre d’ailleurs. Afin de lutter contre ces impacts, il a fallu comprendre les dynamiques de population de ces espèces, beaucoup de travaux de recherche traitent donc de cette problématique. Il se trouve que le modèle cyclique retenu (cycle d’abondance tous les 3-4 ans) est soumis à un grand nombre de facteurs environnementaux extérieurs : proportion de surface toujours en herbe (STH), météorologie, caractéristiques du sol, pression de prédation, architecture du paysage, domination du Campagnol terrestre… Malgré ces facteurs régulateurs, il est vrai que les populations peuvent croître très rapidement (pullulation). La période de reproduction débute dès janvier et s’étend jusqu’à octobre. De bonnes conditions climatiques et nutritionnelles peuvent permettre de maintenir une activité reproductrice durant l’hiver. La femelle construit un nid dans une des galeries, constitué de brindilles et d’herbes fines où elle met bas de 3 à 7 petits par portée de 3 à 6 fois par an. La maturité sexuelle de cette espèce est relativement précoce puisqu’elle est atteinte à 3 semaines chez les femelles. Cette abondance est alors appréciée par une grande diversité de prédateurs, du Renard roux au Hibou moyen-duc (Asio otus) en passant par l’Hermine. Le Campagnol des champs est de loin l’espèce la plus abondante en termes de nombre dans les pelotes de réjection de Chouette effraie dont elle représente environ 30 % des proies en Limousin.
L’aire de distribution du Campagnol des champs couvre en grande partie l’Europe de l’ouest, de la façade atlantique à l’Oural. Il est absent du sud du continent, des pays scandinaves et des îles, cette répartition s’explique par une double barrière climatique : au nord par les températures hivernales basses ainsi que le niveau des précipitations plus élevé, et au sud par l’aridité des sols en période estivale notamment. Ces caractéristiques se traduisent en France par son absence de la pointe bretonne et du quart sud-est ; il laisse alors la place au Campagnol agreste en Bretagne, et au Campagnol provençal dans le bassin méditerranéen. En ce qui concerne sa répartition en Nouvelle-Aquitaine, il est réparti sur toute la région de manière hétérogène. Il est quasiment absent du plateau landais. En Limousin, le Campagnol des champs est bien présent sur les trois départements. L’analyse des pelotes de réjection a permis de montrer une répartition relativement uniforme sur le territoire de cette espèce.
L’espèce est toujours relativement commune en Limousin. Son aire de distribution demeure inchangée même si quelques lacunes sont notées dans les trois départements. Une augmentation de l’effort de prospection pourrait venir combler les mailles où l’espèce n’a pas pu être détectée.
Très sensible au gel et à l’humidité, ce campagnol développe certaines formes de pneumonies qui peuvent lui être fatales. De plus, il est menacé par le développement accru de l’agriculture intensive et par la pratique du labour qui lui sont fortement défavorables. Les chats domestiques sont aussi une menace grandissante pour ce micromammifère.
Non renseignée pour le moment
Microtus arvalis incertus Selys-Longchamps, 1841 | Microtus arvalis meldensis Delost, 1955 | Microtus arvalis meridianus Miller, 1908 | Microtus arvalis oyaensis Heim, 1940 | Microtus orcadensis | Microtus sarnius | Pitymys incertus

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles