Cette espèce de campagnol privilégie les sols profonds avec une couverture végétale dense. Il est retrouvé dans les pâturages, les champs cultivés, les clairières, les prairies humides, les bordures de forêts ainsi que dans des peuplements de ligneux lâches. Le Campagnol de Gerbe est une espèce souterraine bien qu’il circule beaucoup en surface. Peu agressif avec ses congénères, il peut vivre en groupes de 5 à 16 individus et cohabiter avec le Campagnol des champs, le Campagnol souterrain, le Campagnol basque (Microtus lusitanicus) et le Campagnol provençal (Microtus duodecimcostatus). Folivore, le régime alimentaire de ce campagnol est composé essentiellement de parties végétatives aériennes de végétaux : plantain, trèfle, graminées. Il diversifie cependant sa nourriture par la consommation de fruits, de graines et de champignons. Il est prédaté par certains petits carnivores tels que la belette ou encore la Genette commune, ainsi que par certains rapaces comme l’Effraie des clochers. La période de reproduction s’étend sur toute l’année. Les naissances sont cependant plus fréquentes au printemps. En effet, la période active de reproduction est conditionnée par la disponibilité en ressources alimentaires. Les femelles peuvent avoir 2 à 3 portées par an, chacune composée de 1 à 3 petits.

Il habite l’extrême nord de l’Espagne, dans les cordillères cantabriques ainsi que l’ouest de la France, jusque dans le nord des Pays de la Loire dans sa limite nord et le Massif central dans sa limite est. Les limites de sa distribution se rapprochent d’un gradient de pluviométrie (plus de 1 000 mm) et de température (15-16°C). L’espèce est commune dans toute son aire de répartition. Il est présent sur l’ensemble des départements de Nouvelle-Aquitaine et sur l’ensemble du Limousin.

L’espèce, autrefois bien connue du Limousin, a été moins détectée lors de la dernière période atlas. Sa distribution actuelle semble éparse probablement en raison d’un effort de prospection certes important, mais moindre par rapport à la précédente période. En Haute-Vienne, de nombreuses observations concernent la commune de Bussière-Poitevine, Coussac-Bonneval ou encore Magnac-Laval alors que l’espèce n’y avait jamais été détectée. En Creuse, plusieurs pelotes contenant des restes de ce campagnol proviennent du secteur de Chambon-Sainte-Croix. En Corrèze, l’espèce est présente jusqu’à Saint-Yrieix-le-Déjalat sur le Plateau de Millevaches. L’ensemble des données pour cette espèce provient de la collecte et de l’analyse des pelotes de réjection de rapaces nocturnes.

Bien qu’il soit considéré comme préoccupation mineure (LC) par l’UICN en France et en Europe, ce campagnol, comme de nombreuses espèces de micromammifères, est menacé par la perte et la modification de son habitat. Celles-ci ont pour cause la construction de zones résidentielles ou commerciales, ainsi que l’utilisation d’effluents chimiques agricoles et/ou industriels. Les changements climatiques, et notamment les modifications de la pluviométrie et de la température, lui sont également préjudiciables.

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Arvicola (Microtus) gerbii Gerbe, 1879 | Arvicola pyrenaicus de Sélys-Longchamps, 1847 | Microtus brunneus (Miller, 1908) | Microtus gerbei (Gerbe, 1879) | Microtus pyrenaicus gerbei (Gerbe, 1879) | Microtus pyrenaicus pyrenaicus (de Sélys-Longchamps, 1847) | Pitymys gerbii (Gerbe, 1879) | Pitymys planiceps Miller, 1908 | Pitymys pyrenaicus (de Sélys-Longchamps, 1847) | Pitymys pyrenaicus brunneus Miller, 1908 | Pitymys savii pyrenaicus (de Sélys-Longchamps, 1847)