Rat musqué

Ondatra zibethicus (Linnaeus, 1766)

Classe : Mammalia Ordre : Rodentia Famille : Cricetidae Sous-Famille : Arvicolinae Tribu : Ondatrini Genre : Ondatra

  • 385
    observations

  • 222
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1982

  • Dernière observation
    2021

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Gmhl

Informations sur l'espèce

Le Rat musqué est un Arvicolinae de grande taille puisqu’il est doté d’un corps pouvant mesurer de 50 à 61 cm de long (30 à 36 cm sans la queue) pour un poids allant de 0,6 à 2,4 kg. Sa longévité est de 4 ans maximum dans la Nature mais peut atteindre 10 ans en captivité. Il laisse apparaître une silhouette trapue qui se termine par un museau arrondi dont l’extrémité est blanche. Sa queue, noirâtre, est couverte d’écailles et comprimée latéralement. Adapté à la vie aquatique, il possède des palmures au niveau des pattes postérieures et un pelage imperméable. Ce dernier est de couleur châtain sur le dos et les flancs, et brun grisâtre sur le ventre.
Le Rat musqué habite les berges des cours d’eau, plans d’eau et parfois les fossés s’ils sont inondés toute l’année. Il privilégie les milieux lentiques avec des eaux peu profondes et riches en végétation. Son habitat varie en fonction des saisons et des conditions du milieu. En période hivernale, il construit des huttes constituées d’une accumulation de roseaux ou d’autres végétaux aquatiques, pouvant atteindre jusqu’à 2 m de haut. Au printemps et en été, il se réfugie dans des terriers creusés dans les berges et dont l’entrée est immergée. Ces derniers sont associés à des réseaux de galeries. La taille moyenne du domaine vital est d’environ une centaine de mètres de linéaire de berge. Dans les habitats favorables, la densité est de 1 à 2 couples par hectare et jusqu’à 60 individus par kilomètre de rivière. Le comportement territorial disparaît à la fin de la période de reproduction, et les individus vivent alors en groupes familiaux. Il possède une grande amplitude de déplacements liée à 2 périodes : une au début du printemps, lors de la période d’accouplement, et une en automne, lors de l’émancipation des jeunes. Ces déplacements sont notamment causés par l’augmentation du nombre d’individus qui entraîne une instabilité des domaines et une diminution des ressources. Ce rongeur se nourrit essentiellement de plantes aquatiques, de végétaux non ligneux et de tubercules. Cependant, il lui arrive de consommer de petits mollusques, voire des Amphibiens et des poissons. Son activité est principalement crépusculaire et nocturne. La reproduction se déroule généralement de fin février à fin septembre. Lors de la saison d’accouplement, les individus, mâles ou femelles, sécrètent une substance à forte odeur de musc, d’où son nom. La femelle met bas environ 5 jeunes par portée dans une chambre principale qui peut atteindre 1 m de diamètre. Elle peut avoir jusqu’à 3 portées par an et la maturité sexuelle est atteinte à l’âge d’un an. Ce rat possède peu de prédateurs. Seuls quelques Mammifères à l’image du Putois d’Europe, du Vison d’Amérique (Neovison vison) ou du Renard roux, en font leur proie.
L’aire de répartition initiale du Rat musqué s’étend du nord de la forêt canadienne jusqu’au Rio Grande aux États-Unis d’Amérique. Introduit en 1905 en Tchécoslovaquie pour sa fourrure, il a colonisé la totalité de la partie nord de l’Eurasie. Il a également été introduit en Amérique du Sud et en Asie. Il se retrouve aujourd’hui sur l’ensemble du paléarctique nord jusqu’au Pacifique. En France, l’élevage pour la fourrure s’est développé à partir de 1928. Des populations se sont alors installées sur pratiquement tout le territoire. L’espèce est aujourd’hui considérée comme présente sur la totalité du pays, et ce depuis 1983, excepté la Corse. En Nouvelle-Aquitaine, le Rat musqué est présent sur tous les départements, même s’il semble moins abondant au niveau des Landes de Gascogne. En Limousin, il est présent sur l’ensemble des 3 départements mais les données actuelles sont essentiellement concentrées en Haute-Vienne et en Creuse avec une absence dans la partie est et nord-est du territoire. Aucune donnée récente (2014-2020) n’a été faite dans la moitié sud de la Corrèze où il existe pourtant un grand nombre de données anciennes (1990-1998).
D’après les données du précédent atlas, l’espèce a été moins détectée sur la période 2014/2020. Effectivement, l’atlas précédent recensait 95 données comparées aux 17 données actuelles. En Corrèze, l’espèce semble absente du sud du département. Seules 2 données sont présentes, une première sur le Plateau de Millevaches et une seconde au niveau de la ville d’Uzerche. En Haute-Vienne, les données semblent concentrées dans la partie centrale du département. L’espèce paraît absente au sud du département. Concernant la Creuse, l’espèce a été détectée dans des milieux humides du nord du Plateau de Millevaches ainsi qu’au nord du département.
Au cours des 2 dernières décennies, un déclin de l’espèce a été observé dans les pays européens. Cette tendance est notamment due à la diminution de la densité de végétation impactant directement le taux de reproduction avec une saison de reproduction plus courte et des portées plus petites. Après colonisation du territoire par l’espèce, des populations abondantes de rats musqués se sont retrouvées dans des habitats pauvres en végétation et où la régénération des végétaux consommés était inférieure au besoin des individus. Cette espèce est aussi impactée par les changements climatiques qui entraînent une accélération de la fréquence d’apparition d’événements naturels qui lui sont défavorables. En effet, ces rongeurs sont assez sensibles au changement de niveau d’eau qui est directement associé aux inondations et aux ouragans.
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