Rat noir

Rattus rattus (Linnaeus, 1758)

Classe : Mammalia Ordre : Rodentia Famille : Muridae Sous-Famille : Murinae Tribu : Rattini Genre : Rattus

  • 53
    observations

  • 28
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1982

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

Le Rat noir a un corps svelte, avec un poids compris entre 70 et 300 g pour un corps d’une longueur de 36 à 42 cm (16 à 22 cm sans la queue). Il a de grandes oreilles dépourvues de poils, contrairement au Rat surmulot qui les a petites et poilues. Une autre différence réside dans la longueur et la coloration de la queue, toujours plus grande que le reste du corps et uniformément colorée, alors qu’elle est plus petite et plus foncée sur le dessus chez le Rat noir. Son pelage peut être complètement noir, ou bien gris-marron avec parfois le ventre blanc crémeux. L’espérance de vie n’excède pas les 2 ans.
S’il est largement répandu et occupe la plupart des types d’habitats, le Rat noir a une préférence pour les habitats plus secs. Commensal de l’Homme et vivant au niveau des bâtiments, on le retrouve aussi surtout en milieux boisés et arbustifs. En région méditerranéenne, il atteint les 1 080 m d’altitude. Principalement arboricole, il est très agile et fréquente souvent la cime des arbres où il peut y faire son nid dans une cavité. Il est aussi fréquemment observé au sol. Il peut y passer 30 à 90 % de son activité (surtout nocturne). Il peut s’installer dans les anfractuosités rocheuses, sous des tas de bois, mais aussi creuser de courts terriers. Chaque individu occupe en moyenne 3 à 4 petites tanières au sein de leur domaine vital, parfois jusqu’à 11. Le domaine vital n’excède pas un rayon d’une centaine de mètres. Social, il vit en groupes, qui sont hiérarchisés par différents moyens de communication, dont divers cris perçants. Omnivore généraliste, il consomme aussi bien des plantes que des animaux, et il peut parfois se montrer très sélectif dans son alimentation. Elle est dominée par les végétaux tels que des fruits, des bourgeons ou encore des graines. Il a d’ailleurs tendance à transporter son butin et le stocker, afin d’éviter d’être agressé par des congénères. Plusieurs rapaces et petits carnivores, comme les mustélidés, peuvent le prédater. Les chats et l’Effraie des clochers sont ses prédateurs les plus fréquents. En milieu naturel, la reproduction a lieu de mi-mars à mi-novembre mais peut s’étaler toute l’année à proximité de l’Homme. La gestation dure entre 20-22 jours. Une portée comprend en moyenne 6 à 12 petits, qui sont sevrés vers l’âge de 21-28 jours. La fréquence des portées varie selon la saison et la disponibilité alimentaire, mais l’intervalle entre 2 portées peut être de seulement 27 jours. La maturité sexuelle est atteinte vers 3-4 mois, et la durée de vie moyenne est généralement inférieure à un an.
Originaire d’Asie, et plus précisément de l’ouest de l’Inde et du Pakistan, ce rat a été largement introduit ailleurs dans le monde tirant profit des activités humaines. Sa présence en Europe est ancienne et concerne un grand nombre de pays. Absent du nord de l’Europe, il est très commun sur tout le pourtour méditerranéen. Sa présence y est avérée en Égypte au milieu du IIe millénaire avant J.-C. Ce n’est qu’à partir du Ier siècle après J.-C. qu’il apparaît en Europe occidentale non méditerranéenne, cantonné dans les foyers urbains portuaires et le long des voies fluviales de communication. En France, il est présent sur l’ensemble du territoire et en Corse. Il est largement répandu dans les terrains cultivés, le maquis et les pinèdes sur le pourtour méditerranéen. Il est moins présent plus au nord, ce qui pourrait être expliqué par une compétition plus marquée avec le Rat surmulot, plus agressif. En Nouvelle-Aquitaine, sa répartition semble s’étendre sur tout le territoire, mais les zones de présence connue sont très clairsemées, avec des secteurs sans données comme le Plateau landais. Ces lacunes résident probablement dans la difficulté à détecter l’espèce. C’est probablement pour la même raison que, bien qu’il soit présent sur les 3 départements, sa répartition connue en Limousin reste très sporadique. La grande majorité des données actuelles sont dans la partie nord-est de la Creuse et centre est de la Corrèze.
La distribution du Rat noir a évolué depuis le premier atlas. Il était en effet présent dans le centre du Limousin où aucune donnée récente n’a été obtenue. Au total, sur les mailles connues sur la période 1990-1998, très peu présentent des données récentes, l’espèce a été vue sur 15 nouvelles mailles. Cette fluctuation relève sûrement du nombre très limité d’observations et donc d’une forte variabilité des signalements : de 2014 à 2020, il n’y a que 31 données de Rat noir. En Corrèze, il a été vu au sud du Plateau de Millevaches, sur les communes de Davignac et de Darnets (à respectivement 614 et 622 m d’altitude). Il est aussi signalé au sud-est au niveau des gorges de la Dordogne et au nord de la Xaintrie, ainsi qu’au sud-est du Plateau d’Uzerche. Son aire de répartition en Creuse se limite au tiers nord-est du département, au niveau du Bas-Berry et de la Basse Combraille. Il est probable que l’espèce soit plus largement présente en Limousin que ce que la carte laisse penser. De plus, les données récentes n’appartiennent qu’à une dizaine d’observateurs différents : si l’espèce est peu observée, il est aussi possible que toutes les observations du rat ne soient pas signalées, ou qu’elles soient notées Rattus sp. en raison du risque de confusion avec son cousin surmulot.
Aucune menace majeure n’est connue pour cette espèce au taux de reproduction élevé. Moins abondante qu’au Moyen-Âge, elle souffre de l’isolement des maisons, des campagnes de dératisation et surtout de la compétition avec le Rat surmulot. En revanche, là où l’espèce a été introduite, elle constitue une menace importante pour toute une faune. Elle appartient au trio d’espèces de rats du genre Rattus (avec R. exulans et R. norvegicus) que l’Humain a introduit sur 82 % des îles et archipels du monde, au cours des 3 000 dernières années. Ces rats exercent notamment une prédation importante sur l’avifaune et l’herpétofaune, provoquant ou contribuant à la disparition de nombreuses espèces endémiques. Les peuplements végétaux sont également fortement touchés avec la consommation des graines et des fruits. Le Rat noir est par ailleurs réputé pour être vecteur et réservoir de nombreux pathogènes problématiques pour la santé humaine et vétérinaire. Son rôle majeur dans les épidémies de peste en Europe est par exemple bien reconnu. Il peut également avoir des impacts économiques sur l’agriculture, en causant d’importants dégâts sur les récoltes. Du matériel peut être dégradé, comme les câbles électriques rongés. Des actions de régulation sont ainsi réalisées là où l’espèce est inféodée aux habitats humains, mais aussi en milieu insulaire à des fins d’éradication. Cela se fait par piégeage mais aussi par lutte chimique. Cette dernière n’est pas sans conséquence sur les prédateurs du rat, notamment les petits carnivores. En effet, les produits toxiques vont être accumulés par les prédateurs jusqu’à provoquer des intoxications.
Non renseignée pour le moment
Mus rattus Linnaeus, 1758 |

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles