Muscardin

Muscardinus avellanarius (Linnaeus, 1758)

Classe : Mammalia Ordre : Rodentia Famille : Gliridae Sous-Famille : Leithiinae Genre : Muscardinus

  • 74
    observations

  • 36
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1971

  • Dernière observation
    2021

Informations sur l'espèce

Le Muscardin pèse entre 20 et 43 g et possède un corps mesurant 6,6 à 8,2 cm ainsi qu’une queue velue de taille équivalente. Son pelage est brun orangé à brun roux brillant au niveau du dos, le ventre est blanc crème. La tête du Muscardin est arrondie, ses oreilles sont assez petites et ses yeux noirs, légèrement proéminents. Cette espèce possède de longues moustaches appelées aussi vibrisses. Son nid ressemble à celui du Rat des moissons, mais contrairement à ce dernier qui est attaché aux végétaux, celui du muscardin est posé dans la végétation. La longévité du Muscardin est d’environ 5 ans.
Le Muscardin apprécie les forêts à sous-bois, les lisières et les haies embroussaillées avec une végétation arbustive variée, dense et non ombragée. Il peut s’établir jusqu’à 1 500 m d’altitude dans les Alpes. Les membres préhensiles du Muscardin lui permettent de s’agripper aux branches et mener une vie arboricole. Ses grands yeux facilitent ses activités nocturnes. Il s’active 2 heures après le crépuscule, jusqu’en milieu de nuit, dans un rayon de 50 m s’il y a assez de nourriture. Si les conditions sont défavorables, il peut y avoir des périodes de torpeur. Les vieux nids d’oiseaux ou d’écureuils et les trous d’arbres lui servent d’abris même s’il en construit certains, servant de gîte d’été ou pour la reproduction, composés de feuilles entrelacées de débris végétaux et de poils. Pour l’hibernation, il s’abrite dans un nid sous la litière ou les racines. Sa période d’activité s’étend de mai à octobre, son nid est alors disposé en hauteur, à environ 1 m du sol. En dehors de cette période, le Muscardin hiberne dans un nid posé au sol. Cette période calme est variable selon la zone géographique. Le Muscardin a un régime opportuniste surtout végétarien, qui varie selon les saisons et l’abondance des ressources. Il se nourrit de noisettes et de baies, mais aussi de feuilles de chèvrefeuille et parfois de fleurs. Il complète cette alimentation par des Insectes, parfois des écorces ou des champignons. Territorial pendant la reproduction, le Muscardin se reproduit de mai à septembre avec les naissances en juillet-août après 23 à 26 jours de gestation. Une seule portée de 3 à 9 petits peut être élevée avec succès jusqu’à l’indépendance des jeunes à l’âge de 40 jours. La maturité sexuelle intervient après la première ou la deuxième hibernation. La densité de population, variable, est très faible et n’excède pas les 15 individus par hectare, chacun ayant un domaine vital compris entre 0,3 et 1 ha. Les distances de dispersion varient entre 1 200 et 3 300 m. Cette espèce est assez peu prédatée. Elle peut cependant s’ajouter ponctuellement au régime alimentaire de certains rapaces tels que la Buse variable (Buteo buteo), ou de certains Mammifères comme le Chat forestier.
Le Muscardin est assez répandu en Europe, de la Méditerranée jusqu’au sud de la Suède et à l’est de la Russie, avec également une population au nord de la Turquie. Il est absent de la péninsule ibérique, des îles méditerranéennes et de l’Irlande ainsi que de la partie nord de la Grande-Bretagne. En France, il occupe une grande partie du territoire. Il est absent du sud-ouest, de Corse et des îles atlantiques. Il est plus présent à l’est qu’à l’ouest, où sa distribution est plus hétérogène et disparate. En Nouvelle-Aquitaine, sa répartition est assez éparse. Il n’est présent qu’en limite nord de la région, sa limite sud s’étendant de la Charente-Maritime à la Creuse. En Limousin, l’espèce est en limite de répartition comme en témoigne sa distribution réduite et hétérogène. Elle se limite presque exclusivement à la Haute-Vienne et à la Creuse. L’espèce étant discrète, le nombre d’observations et donc de secteurs connus est limité.
La distribution du Muscardin s’est étendue depuis le présent atlas mais l’espèce est toujours considérée comme peu courante en Limousin. La Haute-Vienne, la Corrèze et la Creuse qui comptaient respectivement 7, 28 et 0 mailles de présence, en dénombrent 7, 10 et 1 aujourd’hui. Soit un total de 35 mailles lors du précédent atlas contre 18 aujourd’hui. La détection de cette espèce discrète reste délicate et compliquée en Limousin. Cette amélioration des connaissances sur l’espèce est le fruit de nombreuses prospections ciblées.
Le Muscardin est sensible à la destruction, la dégradation et à la fragmentation de ses habitats ainsi qu’à la régression des haies. Leur coupe, en plus d’induire une suppression de corridors écologiques*, élimine également une source de nourriture importante. Plusieurs données récoltées sur l’espèce en Limousin font d’ailleurs état de la découverte de nids après une coupe de haies. L’entretien des sous-bois conduisant à des futaies régulières, le remembrement des parcelles agricoles, l’expansion des cultures d’épicéas et de céréales ainsi que l’urbanisation, constituent des menaces importantes pour l’espèce et grandissante en Limousin. Les changements climatiques affectent également cette espèce dont la reproduction peut être compromise par la succession de mauvaises conditions météorologiques. De plus, une augmentation de la température extérieure pendant l’hibernation entraîne une augmentation de la température corporelle et du nombre de réveils, coûteux en énergie. Le Muscardin risquerait alors d’épuiser ses réserves de graisse avant la fin de l’hibernation, limitant ses chances de survie. L’espèce possède néanmoins de bonnes capacités de résilience. Elle peut ajuster la fin de l’hibernation en cas de printemps plus précoces, ce qui lui permettrait d’avoir une portée supplémentaire si les conditions du milieu sont favorables.
Non renseignée pour le moment
Mus avellanarius Linnaeus, 1758 | Muscardinus avellanarius pulcher Barrett-Hamilton, 1898 | Muscardinus avellanarius zeus Chaworth-Musters, 1932

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles