Ragondin

Informations sur l'espèce

Le Ragondin est un des plus gros rongeurs connus avec un poids de 4 à 10 kg pour une taille entre 36 et 65 cm de la tête à la base de la queue. Les mâles sont généralement plus gros que les femelles. Son corps trapu est terminé par une queue fine de 24 à 45 cm. Il possède de grandes pattes postérieures palmées et des pattes antérieures plus courtes, dotées de fortes griffes. Son pelage est brun sur le dos. Ses yeux, ses narines et ses petites oreilles rondes sont placées en partie haute de sa tête, au-dessus de la ligne de flottaison. Son espérance de vie est en moyenne de 4 ans.

Le Ragondin se rencontre principalement à faible altitude et dans les milieux aquatiques. Il apprécie plus particulièrement les marais, les canaux de drainage et les rivières très végétalisées. C’est un animal nocturne et crépusculaire. Il passe ses journées dans un terrier qu’il creuse dans les berges abruptes couvertes de végétation, ou dans une plate-forme construite sur des berges possédant une végétation dense. Le terrier est un système complexe de chambres et de couloirs pouvant s’étendre sur plusieurs mètres. Les ragondins sont souvent accusés de contribuer à l’effondrement des berges car leurs terriers sont creusés dans la couche superficielle des berges, rendant leur « toit » fin et plus fragile que ceux bâtis par les blaireaux. Le Ragondin est sédentaire, grégaire et territorial. Au sein des groupes, il existe une hiérarchie entre les individus. Une colonie est composée d’un mâle et d’une femelle alpha, dominant les autres individus. Tous défendent leur territoire. La femelle alpha domine le mâle alpha, hormis pendant l’accouplement. Les territoires des différentes colonies peuvent se chevaucher. Le Ragondin est un rongeur herbivore. Il se nourrit des tiges et des feuilles de plantes aquatiques, ou de rhizomes, notamment en hiver. Il peut consommer une très large variété de plantes, ce qui lui permet de s’adapter à des milieux très variés. Le Ragondin est une espèce capable de se reproduire toute l’année. Chaque portée est composée de 5 jeunes en moyenne et la gestation dure 132 jours. Le nombre de portées par femelle et par an dépend des conditions environnementales : nourriture à disposition et températures. Dans des conditions non limitantes, une femelle peut en moyenne avoir 2,7 portées par an. Ses mamelles ne sont d’ailleurs pas situées sur le ventre mais sur les flancs, de manière à allaiter les petits dans l’eau. Les petits naissent avec leur fourrure et sont capables de nager très peu de temps après leur naissance. Ils seront sexuellement matures à 6 mois.

Le Ragondin est originaire d’Amérique du Sud méridionale : Uruguay, sud du Brésil, Bolivie, jusqu’au sud du Chili. Il est toutefois absent des Andes, l’altitude y étant trop importante. Son aire de répartition s’est étendue à cause de l’élevage pour sa fourrure. Par la suite, certains individus se sont échappés, ou ont été volontairement et inconsciemment relâchés des élevages. Ceux-là sont parvenus à s’installer dans les milieux leur étant favorables alors que dans les régions plus rudes, avec des hivers rigoureux, les animaux échappés n’ont pas survécu à l’état sauvage. L’espèce a une forte plasticité comportementale comme en témoigne sa capacité à survivre et coloniser des régions jusqu’alors considérées comme trop froides. Cela a conduit à sa large répartition mondiale actuelle incluant l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord, l’Europe, le Moyen-Orient, l’Asie et l’Afrique. Le Ragondin est présent sur l’ensemble du territoire français métropolitain, sauf en Corse.

Sur la période 2014-2020, le ragondin est présent sur la majorité des mailles du Limousin. Nous remarquons cependant une évolution entre 1990-1998 et 2014-2020. En effet, il était absent de l’est corrézien en 1990-1998, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Il était en effet absent du Plateau des Monédières et du Plateau de Millevaches. Peu farouches, de jeunes ragondins ont pu être observés de janvier à décembre dans les 3 départements du Limousin. Une femelle a d’ailleurs suscité l’étonnement en transportant un jeune sur son dos à proximité de Bussière-Galant (87). Cela s’explique notamment par la position des mamelles de l’espèce situées sur la face dorsale pour faciliter l’allaitement et le transport dans l’eau. Il est commun de les trouver à proximité des villes et des villages, jusqu’à l’intérieur de la métropole de Limoges. Certains consomment des déchets de l’alimentation humaine tels que des biscuits ou des morceaux de pain. Deux observations rapportent la présence d’individus albinos au centre et au sud-est de la Creuse. De nombreuses observations sont basées sur des indices de présence. En effet, les crottes de l’animal, semblables à des cornichons par leur taille, leur forme et les stries qui les ornent dans le sens de la longueur, ne permettent aucune confusion avec d’autres espèces.

Les populations de ragondins ne sont pas particulièrement menacées, malgré le fait qu’elles ont longtemps été et sont encore piégées. Dans les années 1970, des produits phytopharmaceutiques étaient utilisés pour les détruire. Ces produits non sélectifs sont désormais interdits d’utilisation. Cependant, le piégeage, la plupart du temps inefficace, est toujours autorisé et pratiqué en France. Il contribue pourtant à libérer des niches écologiques pour de nouveaux individus et influence positivement la reproduction et la survie des jeunes dispersants, produisant alors l’effet inverse de celui escompté lors des destructions.

Non renseignée pour le moment

Mus coypus Molina, 1782 |

Myocastor coypus (Molina, 1782)

Informations sur l'espèce

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles