Lièvre d'Europe

Informations sur l'espèce

Le Lièvre d’Europe est un Mammifère de la famille des Leporidae. Morphologiquement proche de son cousin le Lapin de garenne, ils peuvent être facilement confondus par les observateurs les moins aguerris. Il se distingue cependant par son gabarit plus imposant et plus longiligne ainsi que ses oreilles bien plus grandes, marquées d’une nette tache noire en leur bout. Le pelage est brun-roux, plus grisé sur le dos avec un ventre blanc crème. L’adulte a un poids situé entre 3 et 6 kg pour une longueur de 40 à 70 cm, et une queue d’une dizaine de centimètres. Le lièvre est doté de pattes arrière 2 fois plus longues que ses pattes avant. Ces caractéristiques morphologiques lui procurent la capacité d’effectuer des bonds spectaculaires et d’atteindre des pointes de vitesse allant jusqu’à 72 km/h. L’espérance de vie de l’espèce se situe entre 2 et 3 ans.

Cette espèce affectionne particulièrement les paysages agricoles relativement morcelés. En effet, ce type de paysage lui offre des pâturages de graminées pour son alimentation (herbe, jeunes pousses de céréales) et des habitats où il peut trouver un gîte. Principalement herbivore, le lièvre peut consommer des fruits (pommes notamment), des graines, des racines ou même de jeunes pousses d’arbres pour subvenir à ses besoins lors de périodes moins propices. La présence de haies, de bosquets ou de forêts sont autant de critères favorisant sa présence, même si on peut le surprendre parfois en plein champ. Espèce essentiellement nocturne, le lièvre passe la plupart de ses journées au gîte et sort au crépuscule pour s’alimenter. Aussi bien grégaire que solitaire, on peut l’apercevoir lors de ses sorties nocturnes seul ou en groupe social composé généralement de 2 à 6 individus, mais pouvant monter jusqu’à 15. Les lièvres atteignent leur maturité sexuelle à 4 mois. La reproduction s’étale principalement de janvier à octobre. Durant cette période, il n’est pas rare de voir les mâles se poursuivre et se battre, donnant lieu à des scènes de conflits appelés « bouquinage ». La hase, femelle du lièvre, effectue en moyenne 5 portées de 1 à 3 levrauts par an. La gestation dure 41 jours, puis une fois nés, la mère allaite ses petits environ 1 fois par jour durant environ 1 mois. Le taux de survie des jeunes est très faible (en moyenne 25 %). Un phénomène propre au lièvre : la superfétation, 3 à 7 jours avant la mise bas, la hase gestante peut être fécondée une nouvelle fois.

Très commun sur la quasi-totalité du continent européen (à l’exception du nord de la Fenno-Scandinavie et de l’Irlande) d’où il est originaire, l’aire de répartition du lièvre s’étale également sur la partie centre-ouest de l’Asie et au nord du Moyen-Orient. Suite à des introductions, sa présence a aussi été signalée en Amérique du Sud (Argentine, Chili et Uruguay) et du Nord (au niveau de la frontière nord-est entre les États-Unis et le Canada), puis en Océanie (sur la côte sud-ouest de l’Australie et en Nouvelle-Zélande). En France, il est présent en abondance sur l’ensemble du territoire dont le Limousin ne fait pas exception. En effet, on peut le rencontrer dans tous les secteurs de la région, de la Basse-Corrèze au Plateau de Millevaches, en passant par les monts d’Ambazac jusqu’à la vallée de la Gartempe. Son statut de conservation UICN est d’ailleurs en « préoccupation mineure », ce qui n’empêche pas de rester vigilant quant au maintien de cette espèce ainsi que son habitat.

Lors du précédent atlas, l’espèce était moins détectée dans le bassin limougeaud et plus généralement en Haute-Vienne. Il est à présent bien établi que l’espèce a été identifiée dans l’ensemble des trois départements limousins. Seulement 18 mailles où l’espèce avait été détectée lors du précédent atlas, dont la grande majorité se trouve en limite du territoire, montrent une absence de données. Cela peut être lié à un défaut de prospection. En effet les mosaïques d’habitats et la présence de milieux ouverts bordés de haies denses entre Meilhards et Uzerche sont favorables à l’espèce. Alors que l’espèce n’avait pas été détectée dans certaines mailles lors du précédent atlas de 1998, la commune d’Eymoutiers est aujourd’hui bien comprise dans les zones de présence.

Le Lièvre d’Europe est une espèce chassable. Selon les années, les prélèvements cynégétiques ne sont pas forcément très impactant sur les populations compte tenu de la prolificité de l’espèce. En effet, le lièvre possède une grande fertilité, les jeunes survivants atteignent la majorité sexuelle dès 4 mois, ce qui leur permet de se reproduire dès leur première année de vie. Cependant, la gestion des prairies de fauche, avec des coupes précoces, voire multiples, réalisées de surcroît avec des matériels plus rapides et performants, influe localement sur les densités de lièvres. Les levrauts sont alors très vulnérables, soit par une mortalité « mécanique », soit par une destruction brutale de leur gîte les rendant sensibles aux prédateurs : renards, chats ou rapaces. La fragmentation et la disparition de ses habitats lui sont préjudiciables, tout comme la densification du réseau routier. Le maintien de prairies naturelles dans une exploitation extensive du pâturage dans un ensemble bocager lui est favorable. Même si le lièvre peut se satisfaire d’une bonne part de milieux forestiers, il peut être sensible à un enrésinement excessif. Les populations de lièvres peuvent subir des effondrements importants dus à certaines zoonoses comme la Tularémie, la Yersiniose ou une Calcivirose.

Non renseignée pour le moment

Lepus europaeus Pallas, 1778

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Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles