Minioptère de Schreibers

Miniopterus schreibersii (Kuhl, 1817)

Classe : Mammalia Ordre : Chiroptera Famille : Miniopteridae Genre : Miniopterus

  • 206
    observations

  • 21
    communes

  • 1
    observateur

  • Première observation
    1949

  • Dernière observation
    2020

Informations sur l'espèce

Le Minioptère de Schreibers est une espèce de taille moyenne avec une longueur de 50 à 62 mm. L’avant-bras mesure 43 à 48 mm pour atteindre une envergure de 305 à 342 mm, avec un poids total de 7,5 à 18 g. Cette espèce présente un corps allongé, un front bombé, des oreilles courtes (10 à 13 mm) et triangulaires ; le tragus est court et arrondi. Le pelage est gris cendré, légèrement plus clair sur le ventre. Les ailes sont longues et étroites, signalant des capacités de vol rapide. Les signaux sonar sont en fréquence modulée aplanie, durent 2 à 15 ms selon la proximité des obstacles, sur une fréquence de 50 à 55 kHz. Cette espèce a une distance d’émission de 25 à 30 m selon l’ouverture du milieu.
La présence du Minioptère de Schreibers est liée à la présence de cavités souterraines chaudes où il trouve abri toute l’année ; les zones karstiques méridionales lui conviennent donc bien. Il chasse sur un rayon d’action d’environ 30 à 50 km autour du gîte diurne. Au sein de cette vaste zone de déplacements fréquents, il exploite chaque nuit des territoires de chasse pouvant se limiter à quelques dizaines d’hectares. Le minioptère est un chasseur de lisières ou de boisements peu denses, même si dans certains contextes tels que l’abondance forte de Lépidoptères, il peut chasser à faible hauteur au-dessus de prairies ou de landes. Il ne semble pas apprécier les plantations de résineux ou les grandes étendues d’eau, mais peut exploiter les proies attirées par les éclairages publics. Cette espèce pratique un vol rapide et agile, son poids moyen lui conférant une certaine manoeuvrabilité en milieux encombrés. Elle ne chasse pas en plein ciel et reste souvent proche de la végétation, dans la canopée comme à 2 ou 3 m du sol. Son régime alimentaire est très spécialisé puisqu’elle consomme presque uniquement des Insectes ailés de 12 à 13 mm d’envergure. Elle apprécie surtout les Lépidoptères, mais consomme aussi Diptères et Hyménoptères (Ichneumons et Cynips). Les araignées et les chenilles sont certainement capturées alors qu’elles sont suspendues à leurs fils de soie. Pour passer la saison froide, les minioptères sélectionnent uniquement les milieux souterrains. Ils forment des essaims très denses et très populeux de plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers d’individus. Ils préfèrent alors les températures ambiantes situées entre 6 et 10°C. De plus petits groupes sont aussi observés dans des caves ou des carrières peu vastes, notamment en période de transits automnal et printanier. Le minioptère partage souvent ses gîtes avec d’autres espèces comme le Rhinolophe euryale, le Grand Rhinolophe ou le Murin de Capaccini (Myotis capacinii). En été, le minioptère fréquente les cavités chaudes (> 12°C), le plus souvent des grottes naturelles, mais aussi ponctuellement des carrières souterraines ou des viaducs creux, très rarement des bâtiments. Les colonies de mises bas, composées de plusieurs centaines à plusieurs milliers de femelles, peuvent être en mixité avec d’autres espèces. Grâce à la biomasse importante de ces nombreux individus, la température au sein de la colonie peut atteindre les 30°C, ce qui semble être apprécié des autres espèces. Les mâles et femelles non reproductrices sont parfois dans le même gîte, mais à part. Les petits naissent fin juin et volent 4 à 5 semaines plus tard. Cette espèce, sans être typiquement migratrice, peut effectuer de longs déplacements de plusieurs centaines de kilomètres, en périodes printanière et automnale. Les colonies de mises bas et les groupes en hibernation sont très fidèles à leurs gîtes.
Le Minioptère de Schreibers est présent dans presque toute l’Europe méridionale. La limite nord passe par la France (latitude de la Loire), la Suisse, l’Allemagne, le nord de l’Italie, la Slovénie, l’Autriche, la Slovaquie, la Roumanie et l’Ukraine. Il est aussi présent dans l’ouest de l’Afrique du Nord jusqu’à l’Atlas. En Limousin, le climat du Bassin de Brive, sous influence méditerranéenne, favorise toute l’année la présence du minioptère. Seules 2 colonies de mises bas existent dans le sud-ouest de la Corrèze. Les quelques gîtes de transit connus sont dispersés dans la région, et sont occupés de façon sporadique par quelques individus. Un seul site avec de nombreux individus en période de transit est connu en sud Corrèze. Très peu d’informations sont, à ce jour, connues sur ces types de rassemblement de plusieurs centaines d’individus.
Les 2 colonies connues lors du précédent atlas sont toujours suivies en Limousin. Depuis une zoonose importante en 2003, les effectifs de l’espèce ont drastiquement diminué. La colonie du Gouffre de la Fage est passée de 12 000 à un peu plus de 5 000 individus. Depuis le précédent atlas, de nouveaux sites de transit ont été découverts, notamment en sud Corrèze et en Haute-Vienne. Des observations supplémentaires, obtenues par l’intermédiaire de l’acoustique, se situent dans les secteurs d’est Corrèze et de Haute-Vienne. L’espèce demeure à ce jour non détectée en Creuse.
La grégarité du minioptère et sa fidélité forte à quelques gîtes rendent ses populations très sensibles aux épidémies. En 2002, un virus a occasionné une mortalité d’environ 60 % des individus de France et d’Espagne. Les incursions humaines dans les cavités souterraines lui sont aussi dommageables. L’installation de barreaux anti-intrusions à l’entrée des gîtes a cependant été la cause de délocalisations des colonies ; ainsi les sites sous protection sont-ils désormais équipés de périmètres grillagés. Comme pour toutes les espèces insectivores, le déclin alarmant des populations d’Insectes est un facteur de régression.
Non renseignée pour le moment
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